Paris, 26 octobre 2025 – Huit jours après le cambriolage spectaculaire du musée du Louvre, qui a vu disparaître près de 88 millions d’euros de bijoux royaux, l’enquête progresse avec l’arrestation de deux suspects, révélant des pistes internationales impliquant notamment l’Algérie, et le Sahel.
Les deux hommes ont été interpellés le 25 octobre grâce à un travail minutieux de la police judiciaire. Le premier, trentenaire et originaire de Seine-Saint-Denis, a été arrêté à l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle vers 22 heures, alors qu’il s’apprêtait à embarquer pour Alger avec un faux passeport et une importante somme en liquide. Le second, également trentenaire et déjà connu des services pour des antécédents de cambriolages et de braquages de bijouteries, a été appréhendé peu après près de Paris, en route vers la frontière malienne.
Tous deux, de nationalité française et détenteurs de doubles nationalités (algérienne pour l’un, malienne pour l’autre), ont été placés en garde à vue pour « vol en bande organisée » et « association de malfaiteurs ». Leur identification repose sur 150 traces biologiques collectées sur les lieux, dont un profil ADN prélevé sur un casque de scooter abandonné, corroboré par des analyses de vidéosurveillance et de données téléphoniques.
Le 19 octobre, en plein jour, quatre hommes cagoulés ont commis l’impensable. Utilisant un camion monte-charge, ils ont pénétré dans les entrailles du Louvre, contournant les systèmes de sécurité réputés inviolables. En moins d’un quart d’heure, ils ont forcé les vitrines blindées et disparu avec un butin estimé à 88 millions d’euros, comprenant plusieurs pièces emblématiques de l’histoire monarchique française. Les images de vidéosurveillance révèlent des silhouettes agissant avec une précision quasi militaire.
Les enquêteurs soupçonnent en effet une complicité interne au musée ainsi que des relais extérieurs, s’étendant jusqu’en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. Dans ce contexte, plusieurs filières et zones géographiques sont désormais étroitement surveillées par les autorités françaises, notamment aux points de passage vers l’Algérie ,Il s’agit de la destination de fuite du premier suspect, considérée comme un hub stratégique pour le recel de pierres précieuses via des réseaux maghrébins. Les bijoux pourraient y être démontés — or fondu, diamants recoupés — avant d’être écoulés sur des marchés noirs. En conséquence, Interpol a émis des alertes ciblées vers l’Algérie, tandis que les douanes françaises ont renforcé les contrôles dans les ports et aéroports. Le faux passeport du suspect suggère également une logistique parfaitement organisée pour quitter l’Europe.
La Turquie constitue une autre plaque tournante potentielle pour le trafic d’œuvres d’art et de gemmes, notamment via Istanbul, en lien avec des réseaux opérant entre l’Europe de l’Est et le Moyen-Orient. Bien que cette piste ne soit pas directement liée aux arrestations, des sources médiatiques (Le Figaro, Le Monde) évoquent des relais turcs pour le recel. L’OCBC collabore par ailleurs avec Interpol afin de surveiller ces filières, même si aucune preuve concrète n’a encore été établie à ce jour.
le Sahel demeure une zone instable propice à la dissimulation de butin via des routes transsahariennes ou des groupes criminels et jihadistes. Le second suspect tentait de fuir vers le Mali, ce qui alarme les enquêteurs quant à possible « mise en sommeil » des bijoux dans des zones de non-droit. Cependant, la récupération de la couronne de l’impératrice Eugénie à Paris prouve que tout le butin n’a pas quitté la France, mais le Sahel reste une piste majeure pour retrouver les pièces manquantes.
Petite victoire dans ce chaos, la couronne de l’impératrice Eugénie, l’une des pièces phares du butin, a été retrouvée par hasard, abandonnée près d’une bouche de métro dans le 1er arrondissement. Endommagée mais réparable, elle a aussitôt été transférée dans les ateliers du Louvre.
« Cet objet miraculé symbolise la résilience du patrimoine », a réagi la princesse Yasmine Murat, marraine de la Fondation Eugène Napoléon. « C’est la troisième fois qu’elle échappe à la disparition : après la chute du Second Empire, sa donation au musée, et maintenant ce cambriolage. »
Face à cette atteinte inédite au patrimoine national, les autorités ont décidé le transfert sous haute sécurité d’une partie des collections. Le 24 octobre, les joyaux restants de la Galerie d’Apollon ont été acheminés sous escorte vers les coffres de la Banque de France, à 26 mètres sous terre. Ces chambres fortes, considérées parmi les plus sûres au monde, abritent déjà des œuvres d’exception, dont certains carnets de Léonard de Vinci.
« C’est une mesure de précaution indispensable », confie un haut responsable du ministère de la Culture. « Ce vol est une blessure pour la France. Nous devons repenser la sécurité de nos institutions culturelles. »
Si deux suspects ont été appréhendés, deux membres du commando restent en fuite, et la majorité du butin demeure introuvable. Les gardes à vue, prolongeables jusqu’à 96 heures, pourraient révéler l’existence d’un commanditaire ou d’une filière de recel bien structurée.
Sur le réseau X, le ministre de l’Intérieur Laurent Nuñez a salué « le travail acharné et exemplaire des enquêteurs », tout en appelant à « la plus grande prudence tant que les investigations se poursuivent ».
Au Louvre, la stupeur reste vive. Les visiteurs affluent, mais les regards se portent sur les vitrines vides de la Galerie d’Apollon, où l’absence des joyaux semble peser comme un silence. « Ces trésors ne sont pas que des bijoux », rappelle un conservateur. « Ce sont des fragments de notre mémoire collective, des symboles de la France et de son histoire. »
Le cambriolage du Louvre dépasse ainsi le cadre du simple fait divers. Il pose une question brûlante : comment protéger un patrimoine universel dans un monde où la convoitise n’a plus de frontières ?


























