Les prix du pétrole ont légèrement rebondi mercredi 25 novembre, après une chute brutale lors de la séance précédente, sans toutefois effacer les inquiétudes persistantes liées à une offre excédentaire et aux avancées diplomatiques entre la Russie et l’Ukraine. La reprise reste fragile, en partie freinée par les attentes d’un marché surapprovisionné jusqu’en 2026 et par la perspective d’un accord de paix susceptible de bouleverser les flux énergétiques mondiaux.
Selon Reuters, le baril de Brent a progressé de 27 cents (+0,43 %) pour atteindre 62,75 dollars lors des échanges matinaux à 4 h 12 GMT. Le West Texas Intermediate (WTI) américain a également gagné 24 cents (+0,41 %), s’établissant à 58,19 dollars.
Cette remontée technique, plutôt modeste, n’a rien d’un véritable retournement de tendance, avertissent les analystes.
« Ces légères hausses ressemblent davantage à une rupture technique qu’à une dynamique haussière », souligne Priyanka Sachdeva, analyste senior chez Philip Nova. Selon elle, seules des données plus faibles sur les stocks américains ou une reprise d’achats à court terme pourraient soutenir les cours – mais de manière très vulnérable.
La tendance demeure résolument baissière. Les investisseurs intègrent de plus en plus un excédent d’offre durable, accentué par l’absence de facteurs capables de stimuler significativement la demande mondiale. Mardi, les deux références pétrolières avaient d’ailleurs cédé 89 cents chacun, dans un contexte de tensions géopolitiques en voie de désescalade.
L’annonce du président ukrainien Volodymyr Zelensky, prêt à avancer sur un cadre de paix soutenu par Washington, a immédiatement pesé sur les cours. L’hypothèse d’un accord accélérerait en effet la levée des sanctions occidentales sur les exportations d’énergie russes, modifiant profondément l’équilibre du marché.
« Si l’accord est finalisé, les sanctions pourraient être levées rapidement, ce qui pourrait faire retomber le WTI vers 55 dollars le baril », estime Tony Sycamore, analyste chez IG. Il précise néanmoins que le marché reste en attente de signaux plus clairs, et qu’un risque de baisse subsiste tant que les négociations ne patinent pas.
Le président américain Donald Trump a indiqué avoir chargé ses représentants de rencontrer séparément Vladimir Poutine et des responsables ukrainiens, tandis que des discussions intensives se poursuivent en coulisses.
Un responsable ukrainien a même confié que Zelensky pourrait se rendre aux États-Unis dans les prochains jours pour finaliser les contours de l’accord.
En parallèle, la pression économique sur Moscou reste élevée. Les États-Unis, l’Europe et le Royaume-Uni ont annoncé de nouvelles sanctions ciblées, et les achats de pétrole russe par l’Inde devraient tomber en décembre à leur plus bas niveau depuis trois ans.
Du côté des fondamentaux, les données provisoires de l’American Petroleum Institute signalent une baisse des stocks américains de brut la semaine dernière, tandis que ceux de carburants auraient progressé. Les prévisions de Reuters tablaient pour leur part sur une hausse de 1,86 million de barils pour la semaine close au 21 novembre.
Les chiffres officiels de l’Energy Information Administration (EIA) sont attendus ce mercredi à 10 h 30 (heure de Washington).
Les prix ont aussi bénéficié d’un léger soutien venant des anticipations monétaires. Le ralentissement de la consommation américaine et la modération de l’inflation renforcent l’hypothèse d’une baisse des taux directeurs par la Réserve fédérale en décembre. Une telle décision stimulerait la croissance économique – et donc, potentiellement, la demande pétrolière.


























