Washington, DC – 27 novembre 2025 – Un déchaînement de violence, à quelques mètres du centre du pouvoir américain, a secoué mercredi après-midi la capitale fédérale. Deux membres de la Garde nationale de Virginie-Occidentale ont été grièvement blessés après avoir été pris pour cible par un homme identifié comme Rahmanullah Lakanwal, un ressortissant afghan de 29 ans, neutralisé puis hospitalisé dans un état grave.
L’affaire, qui n’en est qu’à ses premiers développements, réactive des débats brûlants : politique migratoire, retrait d’Afghanistan, sécurité intérieure et instrumentalisation politique du risque terroriste.
À 14 h 15, près de la station Farragut West – un périmètre considéré comme l’un des mieux sécurisés du pays, à quelques blocs de la Maison-Blanche –, la routine a volé en éclats. Selon les premiers éléments de l’enquête, Lakanwal aurait approché une patrouille de trois gardes nationaux avant d’ouvrir le feu sans avertissement, visant le torse et la tête.
Les deux militaires blessés ont été évacués en urgence vers deux hôpitaux distincts. Leur pronostic vital reste engagé, a confirmé la maire Muriel Bowser lors d’un point presse exceptionnel aux côtés du directeur du FBI, Kash Patel.
Jeffery Carroll, chef adjoint de la police métropolitaine, n’a laissé planer aucun doute : « Il s’agit clairement d’une embuscade ciblée ».
La piste du tireur isolé est privilégiée, même si les enquêteurs n’écartent pas un motif radicalisé ou une action inspirée par une organisation.
La Maison-Blanche a brièvement été placée en confinement, tandis que les forces de l’ordre bouclaient le secteur et évacuaient les passants. Emma McDonald, témoin direct, raconte « une scène de panique absolue », décrivant un garde « la tête ensanglantée, emporté sur une civière ».
Originaire de la province afghane de Khost, Rahmanullah Lakanwal est arrivé aux États-Unis en septembre 2021 dans le cadre de l’Operation Allies Welcome, un programme destiné aux Afghans ayant collaboré avec les forces américaines lors de la guerre. Il avait obtenu l’asile début 2025 et vivait récemment à Bellingham, dans l’État de Washington.
S’il ne dispose d’aucun casier judiciaire, plusieurs sources au sein du Department of Homeland Security évoquent des irrégularités administratives, notamment un visa expiré. Des responsables policiers cités par le New York Post le décrivent comme « mentalement instable », bien qu’aucun diagnostic officiel n’ait été communiqué.
Son identité a été confirmée officieusement par des responsables du FBI et du Département de la Justice.
Des comptes liés au camp conservateur – dont @dbl1barbie, suivi par plusieurs figures trumpistes – affirment que Lakanwal serait « entré illégalement sous Biden », en contradiction avec les informations officielles.
Depuis Mar-a-Lago, Donald Trump, en vacances pour Thanksgiving, a réagi avec virulence sur Truth Social. Il a qualifié l’assaillant d’« animal » et promis qu’il « paiera un prix très élevé ».
Dans une vidéo publiée quelques heures plus tard, Trump a élevé la fusillade au rang « d’acte de terreur » et de symbole des « échecs catastrophiques du retrait afghan orchestré par Biden ».
Le vice-président JD Vance a également réagi, appelant les Américains à « prier pour nos soldats, boucliers de la nation ».
Le secrétaire à la Défense, Pete Hegseth, a annoncé que Trump avait ordonné le déploiement de 500 gardes nationaux supplémentaires dans la capitale.
Washington compte désormais 2 500 militaires mobilisés dans le cadre du programme controversé de sécurisation des « villes bleues », initiative phare du président Trump.
Dans un rare moment d’unité, des responsables démocrates et républicains – de Muriel Bowser au gouverneur Patrick Morrisey – ont dénoncé un « acte atroce », promettant une réponse judiciaire exemplaire.
Dans le climat électrique qui entoure déjà les questions de sécurité et d’immigration, l’attaque pourrait servir d’argument pour durcir davantage les politiques fédérales.
À quelques heures d’un Thanksgiving placé sous haute tension, les deux gardes nationaux luttent pour leur survie.
Et l’enquête, encore à ses balbutiements, devra démêler les zones d’ombre du passé de Rahmanullah Lakanwal – un nom désormais propulsé au cœur d’une tempête politique, sécuritaire et médiatique qui dépasse largement le fait divers

























