Hong Kong, 27 novembre 2025 – Un incendie majeur a ravagé le complexe résidentiel Wang Fuk Court, dans le district de Tai Po, au nord des Nouveaux Territoires, faisant au moins 44 morts et laissant 279 personnes portées disparues. Cet événement, qualifié de plus meurtrier à Hong Kong depuis près de 30 ans, dépasse même le bilan du tristement célèbre incendie du Garley Building en 1996, qui avait coûté la vie à 41 personnes.
Le feu s’est déclaré mercredi après-midi dans ce vaste ensemble de huit tours de 31 étages, abritant environ 4 800 résidents, dont une grande proportion d’aînés. Selon les autorités, les flammes ont rapidement gagné en intensité, alimentées par des matériaux de construction inflammables utilisés lors de travaux de rénovation en cours. Sept des huit bâtiments étaient encore en proie aux flammes plusieurs heures après le début de l’incendie, qui a duré plus de 16 heures. Les pompiers, confrontés à un niveau d’alerte 5 – le plus élevé –, peinent toujours à accéder aux étages supérieurs, où de nombreux habitants sont bloqués.
Jeudi matin, la police hongkongaise a annoncé l’arrestation de trois hommes âgés de 52 à 68 ans, soupçonnés d’homicide involontaire : deux directeurs et un consultant d’une entreprise de construction impliquée dans les rénovations du site. Ils sont accusés de « négligence grave » après la découverte de panneaux de polystyrène hautement inflammables bloquant les fenêtres de plusieurs appartements. Ces matériaux, ainsi que des filets de protection, des bâches et des couvertures en plastique non conformes aux normes de sécurité, sont pointés du doigt pour avoir accéléré la propagation des flammes.
Andy Yeung, directeur des services d’incendie, a qualifié cette présence de « extrêmement inhabituelle » et a transmis le dossier à la police pour enquête approfondie. « Ces panneaux de polystyrène sont extrêmement inflammables et le feu s’est propagé très rapidement », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse. Les échafaudages en bambou, couramment utilisés à Hong Kong pour envelopper les façades lors de travaux, sont également suspectés d’avoir favorisé la verticalité de l’incendie, transformant les tours en torches géantes.
Le chef de l’exécutif de Hong Kong, John Lee, a promis une enquête rigoureuse : « Nous demanderons des comptes aux responsables, conformément aux lois et règlements. Les autorités du logement examineront si les couches protectrices appliquées lors de la rénovation étaient suffisamment résistantes au feu. » Une taskforce a été mise en place pour déterminer les causes précises, dans un contexte de risque incendie « extrême » signalé par l’Observatoire de Hong Kong en raison de conditions sèches persistantes.
Sur le terrain, les efforts de secours se poursuivent : 45 personnes sont dans un état critique, et 29 autres soignées à l’hôpital. Des abris temporaires ont été ouverts dans des halls communautaires du district de Tai Po, l’un d’eux étant déjà saturé dès mercredi soir. Une ligne d’assistance aux victimes a été activée par la police, tandis que des unités de relogement d’urgence sont allouées aux sinistrés.


























