Asunción, 27 décembre 2025 – Silvinei Vasques, ex-directeur de la Police routière fédérale brésilienne (PRF) et proche de l’ancien président Jair Bolsonaro, a été interpellé vendredi à l’aéroport Silvio Pettirossi d’Asunción alors qu’il tentait de s’embarquer pour le Panama, avec El Salvador comme destination finale, muni d’un passeport paraguayen falsifié.
Âgé de 50 ans, Vasques avait été condamné le 16 décembre par la Cour suprême brésilienne à 24 ans et 6 mois de prison pour son rôle dans la tentative de coup d’État post-électoral visant à maintenir Jair Bolsonaro au pouvoir après sa défaite en 2022 face à Luiz Inácio Lula da Silva. Il avait notamment été reconnu coupable d’avoir ordonné des opérations de la Police routière visant à perturber le déroulement du second tour des élections dans des régions favorables à la gauche.
Libéré sous caution en 2024, avec port obligatoire d’un bracelet électronique, Vasques avait rompu ce dispositif la nuit de Noël, déclenchant immédiatement des alertes au niveau national. Il avait ensuite pris la route depuis l’État de Santa Catarina, au sud du Brésil, pour rejoindre le Paraguay, accompagné de son pitbull et en utilisant plusieurs stratégies pour éviter d’être repéré par les forces de l’ordre.
Lors de son arrestation, les autorités paraguayennes ont précisé que Vasques avait tenté de justifier son voyage par une déclaration médicale affirmant souffrir d’un cancer cérébral, tout en refusant de communiquer verbalement avec les agents. Le ministère de l’Intérieur du Paraguay a qualifié l’opération de capture express, rendue possible grâce à la coordination avec le Commandement tripartite (Brésil–Paraguay–Argentine), un mécanisme de coopération sécuritaire qui surveille la région de la Triple Frontière.
Après son interpellation, Vasques a été expulsé du Paraguay et remis à la Police fédérale brésilienne au pont de l’Amitié, reliant Ciudad del Este à Foz do Iguaçu. Il purge désormais sa peine en régime fermé, rejoignant d’autres hauts responsables condamnés dans le cadre de la trama golpista, dont l’ancien président Bolsonaro, incarcéré depuis novembre pour une peine de 27 ans et 3 mois.
Cette arrestation s’inscrit dans une série de tentatives de fuite avortées parmi les partisans de Bolsonaro condamnés pour subversion démocratique. Si certains, comme Alexandre Ramagem, ex-directeur des renseignements brésiliens, vivent actuellement en exil aux États-Unis, d’autres ont été arrêtés ou ont échoué dans leurs plans d’évasion.
Les autorités brésiliennes et paraguayennes ont salué la rapidité et l’efficacité de cette opération, soulignant que la coordination régionale reste un outil clé pour prévenir les fuites et garantir l’application des peines. L’affaire de Vasques rappelle, deux ans après les événements du 8 janvier 2023, la détermination de la justice brésilienne à poursuivre et sanctionner les acteurs de la tentative de coup d’État, malgré les obstacles liés aux frontières et aux faux documents.



























