Les cours du pétrole ont connu un rebond notable après avoir atteint un plus bas de deux mois lors des échanges asiatiques de mercredi. Cette remontée s’explique principalement par la baisse des stocks de brut aux États-Unis, un facteur clé influençant l’offre et la demande sur les marchés énergétiques mondiaux.
le prix des contrats à terme sur le Brent a progressé de 27 cents (0,4 %), atteignant 73,29 dollars le baril, tandis que le brut américain West Texas Intermediate (WTI) a enregistré une hausse de 25 cents (0,4 %), s’élevant ainsi à 69,18 dollars le baril.
D’après des sources du marché, les données fournies par l’American Petroleum Institute (API) ont révélé une diminution des stocks de pétrole brut aux États-Unis de 640 000 barils sur la semaine se terminant le 21 février. Ces chiffres ont contrasté avec les prévisions des analystes interrogés par Reuters, qui tablaient sur une augmentation de 2,6 millions de barils. La publication officielle des stocks pétroliers américains était attendue plus tard dans la journée de mercredi.
Cette baisse inattendue des réserves américaines a contribué à atténuer certaines inquiétudes liées à une potentielle augmentation de l’offre mondiale, soutenant ainsi les prix du brut. Toutefois, cette hausse reste fragile dans un contexte économique mondial incertain.
Mardi, les prix du pétrole avaient chuté de plus de 2 %, le Brent atteignant son plus bas niveau depuis le 23 décembre et le WTI son point le plus bas depuis le 10 décembre. Cette baisse s’expliquait en grande partie par la publication de rapports économiques mitigés aux États-Unis et en Allemagne.
Les dernières données américaines ont mis en évidence une détérioration de la confiance des consommateurs en février, marquant la plus forte baisse en trois ans et demi. De plus, les attentes d’inflation sur 12 mois ont augmenté, alimentant des craintes quant à la stabilité économique du pays. Par ailleurs, l’économie allemande a enregistré une contraction au cours des trois derniers mois de 2024 par rapport au trimestre précédent, signalant des difficultés persistantes en zone euro.
Outre ces facteurs macroéconomiques, les prix du pétrole ont été influencés par les incertitudes liées aux tensions commerciales. Les politiques protectionnistes du président américain Donald Trump, notamment les droits de douane imposés à la Chine et à d’autres partenaires commerciaux, suscitent des inquiétudes quant à leur impact sur l’économie mondiale et, par extension, sur la demande en pétrole.
D’un point de vue géopolitique, les discussions entre les États-Unis et l’Ukraine sur un accord concernant les minéraux stratégiques ont également attiré l’attention du marché. Selon Reuters, la conclusion de cet accord pourrait s’inscrire dans les efforts de Trump pour accélérer la fin de la guerre en Ukraine. Une résolution du conflit pourrait potentiellement conduire à une augmentation des exportations de pétrole russe, ce qui influencerait l’équilibre du marché énergétique mondial.
La volatilité des prix du pétrole illustre la complexité des dynamiques en jeu, où se croisent des facteurs économiques, géopolitiques et de production. Bien que la baisse des stocks américains ait permis un redressement des prix, les incertitudes sur la croissance mondiale et les tensions commerciales pourraient continuer à peser sur les perspectives du marché pétrolier.
Dans ce contexte, les investisseurs surveilleront de près les prochaines annonces de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et les décisions des principales économies mondiales en matière de politique énergétique