Sonatrach et Abraj Energy Services ont signé une nouvelle « lettre d’intention » lors de la visite du sultan Haitham bin Tariq en Algérie, sous les dorures de la Présidence. Une cérémonie saturée de symbolisme, où les deux chefs d’État ont salué la création d’une société mixte censée redynamiser les services pétroliers : forage, maintenance, gestion de projets, et – accrochez-vous bien – conquête des marchés internationaux ! Voilà la promesse.
Ce projet, loin d’être une révolution, n’a rien de surprenant. C’est un pansement sale sur les plaies béantes de Sonatrach, un géant paralysé par une gouvernance inefficace et une dépendance excessive à l’expertise étrangère. La souveraineté énergétique ? Un slogan vidé de toute substance, répété depuis des années tandis que l’Algérie se noie dans un océan de promesses non tenues et d’échecs retentissants. Cette société mixte, loin d’être un pas vers le progrès, n’est qu’une nouvelle tentative de maintenir les apparences d’un secteur en ruines.
Abraj Energy Services, avec ses équipements dernier cri, pourrait donner l’illusion d’être le sauveur. Mais soyons réalistes : l’Algérie est devenue un cimetière pour projets étrangers, étouffés par un maquis réglementaire et des délais interminables. Leader à Oman ? Peut-être. Mais en Algérie, Abraj risque de rencontrer les mêmes obstacles : un système économique bancal, des règles qui changent sans cesse et des calendriers de projets plus proches de la fiction que de la réalité. Bienvenue dans le pays où les ambitions se brisent contre le mur de la bureaucratie.
Parlons du marché algérien, cette caricature de dysfonctionnement où les retards s’empilent comme des trophées de l’inefficacité. Pourquoi rêver de rayonnement international lorsque Sonatrach peine même à résoudre ses propres problèmes internes ? Les ambitions mondiales de ce partenariat relèvent de la farce, un délire de grandeur coupé des réalités locales, où même les besoins fondamentaux restent insurmontables. Cette société mixte risque fort de se transformer en une coquille vide, un simple outil diplomatique agité pour faire bonne figure.
Quant à ce mémorandum, il rejoint la longue liste des accords sans lendemain, signés lors de conférences de presse avant d’être abandonnés dans un tiroir. L’Algérie excelle dans l’art de multiplier les signatures pompeuses, mais dès qu’il s’agit de suivi, de transparence ou de résultats tangibles, c’est le vide. Ces notions sont inexistantes dans le paysage énergétique algérien, où les projets se dissipent et les illusions prennent racine. Ce partenariat ne sera qu’un nouvel épisode dans la saga des mirages algériens, une farce diplomatique qui ne dupe plus personne.