En Algérie, la vérité est un luxe que le régime militaire étouffe sans scrupules. Derrière le vernis d’une propagande médiatique qui dépeint le pays comme un éden terrestre, la réalité est autrement plus sinistre. Sous la férule des généraux, l’Algérie s’apparente à une fournaise où le citoyen ordinaire, le « zowali », est livré aux flammes d’un système vorace. Chaque jour, le peuple, dupé et sacrifié, est offert en tribut aux appétits insatiables d’une caste militaire qui se repaît de son désespoir.
La liberté d’expression, quant à elle, est une chimère. Réduite à néant, elle laisse place à un silence oppressant, tandis que les médias, stipendiés par le pouvoir, claironnent des fables sur les prétendus progrès des droits humains. Pourtant, la répression s’abat impitoyablement sur quiconque ose briser ce mur du silence. Le dernier exemple en date est celui d’un modeste agriculteur, victime de l’arbitraire des autorités. Son tort ? Avoir publié une vidéo révélant la mort de dizaines de moutons importés d’Europe, destinés à la revente pour l’Aïd el-Adha, décimés par une maladie infectieuse mystérieuse. Selon l’Agence officielle de presse (APS), la Gendarmerie nationale a promptement identifié et arrêté cet homme à Bir Mourad Raïs, à Alger, pour avoir osé exposer au grand jour les dérives d’un système gangrené par la corruption. Jeté en prison, humilié avec sa famille, cet agriculteur paie le prix d’une vérité que le régime ne tolère pas. En Algérie, dénoncer la malversation des puissants reste un crime, et le peuple, éternel dindon de la farce, continue de subir les affres d’une gouvernance qui le broie sans relâche.