Lors de sa visite à Saïda, le ministre des Sports, Walid Sadi, a mis les pieds dans le plat. Face à la dépendance chronique des clubs algériens aux subventions publiques, il a lancé un avertissement sans ambiguïté : il est temps que les présidents prennent leurs responsabilités et financent eux-mêmes leurs équipes, au lieu de se contenter de quémander de l’argent à l’État.
« Les présidents de clubs ont l’obligation d’aider leurs clubs. Nous ne pouvons pas nous contenter de solliciter uniquement des fonds de l’État », a-t-il martelé. Ces mots sonnent comme un rappel sévère à ceux qui, depuis des années, ont transformé le football algérien en un secteur dépendant, où l’inaction et le confort de l’argent public règnent en maître.
Le ministre n’a pas hésité à pointer du doigt le manque de vision des dirigeants : si certaines équipes de Ligue 1 Mobilis ont réussi à attirer des sponsors privés, d’autres restent figées dans une passivité coupable, attendant que l’État couvre toutes leurs dépenses. Le message est clair : la complaisance financière ne sera plus tolérée.
Concernant le MC Saïda, Sadi a tenu à rappeler que ce club emblématique n’est pas le seul à souffrir de problèmes financiers. « Le financement est un problème pour de nombreux clubs », a-t-il souligné, exposant une réalité gênante : la plupart des clubs algériens semblent incapables de gérer efficacement leurs ressources ou de chercher des alternatives de financement viables.
Le ministre a également insisté sur le suivi rigoureux du stade Saïd Amara par la Fédération algérienne de football (FAF), précisant que les projets doivent progresser selon des normes strictes. Mais derrière cette vigilance, la question centrale demeure : jusqu’à quand les présidents continueront-ils à se défausser sur l’État pour combler leurs lacunes ?
Enfin, Sadi a rappelé que le soutien du ministère resterait conditionné aux résultats : « Le soutien n’est accordé qu’en échange de performances tangibles ». Un avertissement sans équivoque pour des dirigeants longtemps habitués à l’assistanat public, et un signal que l’ère de l’inertie financière touche enfin à sa fin.


























