Un missionnaire américain, pilote pour une organisation chrétienne évangélique, a été enlevé mardi soir à Niamey, la capitale du Niger, à quelques rues seulement du palais présidentiel.Le Département d’État américain a confirmé l’information, assurant que l’ambassade des États-Unis à Niamey « faisait tout son possible » pour obtenir la libération du ressortissant.
Selon une source diplomatique, la victime — un homme d’une cinquantaine d’années — a été interceptée par trois individus armés dans le quartier du Plateau, alors qu’elle se rendait à l’aéroport. Peu après, les ravisseurs auraient pris la route de Tillabéri, une région frontalière du Mali connue pour abriter plusieurs cellules affiliées à l’État islamique (EI) et à Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI).
« L’homme était déjà en route vers la frontière malienne lorsqu’il a été localisé pour la dernière fois », a indiqué un diplomate sous couvert d’anonymat.
le missionnaire travaillait au Niger depuis plus de quinze ans, Son enlèvement serait survenu à quelques centaines de mètres du palais présidentiel, dans une zone pourtant considérée comme hautement sécurisée. Aucun groupe n’a revendiqué l’opération ni formulé de demande de rançon à ce stade
Ce rapt s’ajoute à une série d’enlèvements d’étrangers survenus depuis le coup d’État militaire de juillet 2023, qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum et précipité le pays dans une spirale d’instabilité.
En avril 2025, Claudia Abbt, une ressortissante suisse de 67 ans, a été enlevée à Agadez, dans le nord du pays — trois mois après la disparition d’une Autrichienne de 73 ans, Eva Gretzmacher, dans la même région.
D’autres cas récents concernent des travailleurs étrangers, quatre chauffeurs marocains kidnappés en janvier, deux employés chinois en février et cinq techniciens indiens en avril.
Selon plusieurs observateurs, ces enlèvements seraient menés par des groupes criminels locaux opérant sous la bannière de l’EI, souvent en échange de rançons ou d’avantages logistiques.
Selon le général Michael Langley, ancien chef du Commandement américain pour l’Afrique (AFRICOM), le retrait des forces occidentales a affaibli la capacité de Washington à surveiller les groupes terroristes de la région : Nous avons perdu une base d’observation importante. Mais nous continuons à travailler avec nos partenaires africains pour fournir le soutien que nous pouvons. »
Les États-Unis craignent que la montée des groupes armés, combinée à l’effondrement des institutions civiles et à la méfiance envers l’Occident, ne transforme le pays en zone grise incontrôlable, propice aux trafics et à l’extrémisme.
Alors que le missionnaire aurait déjà été acheminé vers la frontière malienne, les chances de le retrouver vivant s’amenuisent avec le temps.
Les marges de manœuvre des autorités nigériennes et américaines apparaissent extrêmement limitées, dans un contexte où chaque heure compte.

























