L’excédent d’offre mondiale continue de peser lourdement sur les cours du pétrole. Les prix du brut ont légèrement reculé ce lundi, alors que les stocks augmentent et que les négociations commerciales entre Washington et Pékin entretiennent un climat d’incertitude.
Vers 10h00 GMT le baril de Brent de la mer du Nord, référence européenne, cédait 0,47 % à 61,00 dollars, tandis que le West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en novembre reculait à 57,27 dollars, soit une baisse similaire de 0,47 %.
En Asie, la tendance était comparable : les contrats à terme sur le Brent perdaient 24 cents à 61,50 dollars, et ceux du WTI 21 cents à 57,33 dollars, marquant une troisième semaine consécutive de repli.
Selon les analystes, « la faiblesse des prix devrait se poursuivre, car de grandes quantités de pétrole en mer arrivent dans les ports », ce qui laisse présager une augmentation des réserves mondiales.
L’analyste souligne que la situation actuelle découle directement de la hausse de production de l’OPEP+ depuis avril, une stratégie visant à reprendre des parts de marché face aux producteurs américains de pétrole de schiste.
Toutefois, pour que la production américaine recule, il faudrait, « une période de deux à trois mois avec un Brent à 55 dollars le baril », condition nécessaire à une réduction d’environ 1 million de barils par jour sur une base annuelle.
À cette surabondance d’offre s’ajoute le ralentissement des échanges entre les États-Unis et la Chine, deux puissances dont la consommation énergétique détermine la santé du marché mondial.
Pékin a récemment renforcé les contrôles sur les exportations de terres rares, alimentant de nouvelles tensions avec Washington. Les deux capitales se sont engagées à reprendre les discussions, mais les observateurs redoutent un échec qui pèserait encore davantage sur la demande pétrolière mondiale.
Le président de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) a mis en garde contre les conséquences d’une séparation économique durable entre les deux géants, estimant qu’elle pourrait réduire la production mondiale de 7 %.
Sur le plan géopolitique, le marché suit avec attention la rencontre à venir entre Donald Trump et Vladimir Poutine à Budapest, la deuxième depuis le début de l’année.
Le président américain, qui affiche une complicité retrouvée avec son homologue russe, a récemment pressé Volodymyr Zelensky de cesser les hostilités, ignorant les appels de Kiev à un soutien militaire renforcé.
Conséquence directe, le marché a retiré une partie de la prime de risque qui pesait sur le pétrole russe évoquant un apaisement temporaire des craintes liées à d’éventuelles sanctions supplémentaires contre Moscou.
La production américaine continue de croître : selon Baker Hughes, les compagnies énergétiques ont augmenté le nombre de plates-formes de forage pour la première fois en trois semaines, signalant un retour de confiance malgré la chute des prix.
Alors que les prix flirtent avec leur plus bas niveau en cinq mois, les investisseurs attendent un signe fort — soit d’une réduction coordonnée de la production, soit d’un apaisement durable des tensions commerciales.