Les prix du pétrole marquent une pause après une période de hausses soutenues, un signal révélateur d’un marché en attente et d’un équilibre précaire entre offre, demande et tensions géopolitiques.
Mardi matin, lors des échanges asiatiques, les cours du pétrole ont peu évolué. Le Brent de la mer du Nord a progressé de 11 cents, soit 0,2 %, atteignant 64,85 dollars le baril. De son côté, le West Texas Intermediate (WTI) américain a augmenté légèrement de six cents, pour s’établir à 61,59 dollars, dans un marché qui reprenait son souffle après la fermeture de la veille pour le Memorial Day aux États-Unis.
« Les prix du pétrole ont chuté alors que le marché envisageait la perspective d’une croissance de l’offre de l’OPEP », explique Daniel Haynes, stratège en chef des matières premières chez ANZ Banking Group. En effet, les signaux envoyés par l’OPEP+ — l’alliance formée par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés, notamment la Russie — laissent présager un ajustement à la hausse de la production à partir de juillet.
Des sources proches du dossier évoquent une augmentation potentielle de 411 000 barils par jour. Toutefois, rien n’est encore acté. Le vice-Premier ministre russe Alexander Novak a déclaré lundi que le groupe n’avait pas encore arrêté sa décision. Une réunion ministérielle en ligne, prévue prochainement, devrait permettre de trancher, précédée d’une rencontre entre les huit membres de l’OPEP appliquant des restrictions supplémentaires.
Ce ralentissement de la croissance des prix s’explique par une combinaison de facteurs : d’une part, l’anticipation d’une hausse de l’offre avec la probable révision des quotas de production ; d’autre part, l’allégement temporaire des inquiétudes autour de la demande mondiale.
L’initiative du président américain Donald Trump de prolonger les négociations commerciales avec l’Union européenne jusqu’au 9 juillet a permis de calmer les craintes immédiates d’un ralentissement de la demande de carburant, notamment en lien avec d’éventuels nouveaux tarifs douaniers. Cette trêve diplomatique inattendue semble donner un peu d’air aux marchés.
Malgré cette apparente accalmie, les perspectives à moyen terme demeurent floues. Le marché pétrolier reste très sensible à l’évolution des discussions commerciales, aux décisions de production de l’OPEP+ et à l’évolution de la conjoncture économique mondiale, notamment en Chine et en Inde, deux géants consommateurs.