Vendredi 20 juin, les marchés pétroliers ont enregistré un net recul, après une semaine agitée en lien avec le conflit entre l’Iran et Israël marquée par de fortes tensions géopolitiques entre l’Iran et Israël. Toutefois, un regain d’optimisme diplomatique lié à de potentielles discussions entre Téhéran et des représentants européens semble avoir apaisé, temporairement, les craintes d’escalade militaire. Les investisseurs misent désormais sur une sortie de crise par les négociations.
Le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en août, a terminé la séance en baisse de 2,33 %, à 77,01 dollars. De son côté, le West Texas Intermediate (WTI), référence américaine, a cédé 0,28 %, à 74,93 dollars pour l’échéance de juillet, alors qu’il s’agissait de son dernier jour de cotation.
Cette baisse contraste avec la tendance haussière du début de semaine, alimentée par la nervosité des marchés face à une éventuelle extension du conflit au Moyen-Orient. La correction de vendredi illustre ainsi le balancement fragile entre tension militaire et espoir diplomatique.
L’élément déclencheur de ce retournement réside dans les récentes déclarations du président américain Donald Trump, qui a évoqué la possibilité « substantielle » d’une négociation avec l’Iran. Il a précisé qu’une décision concernant une éventuelle intervention militaire américaine serait prise « dans les deux semaines », laissant ainsi entrevoir une fenêtre pour la diplomatie.
Dans ce contexte, des pourparlers ont été amorcés à Genève entre le chef de la diplomatie iranienne et ses homologues français, allemand et britannique, une initiative saluée par les marchés comme un signal de désescalade potentielle.
Pour Andy Lipow, analyste chez Lipow Oil Associates, les investisseurs tentent aujourd’hui d’évaluer la portée réelle de ces discussions. « Le marché cherche à savoir s’il y aura une issue à la réunion entre l’Iran et les négociateurs européens », explique-t-il.
Malgré le climat de tension, les exportations iraniennes de pétrole ont augmenté de plus de 40 % dans les cinq jours ayant suivi le début des hostilités, selon les données du cabinet DNB Carnegie. Toutefois, cette hausse s’est accompagnée d’un renchérissement notable des frais de fret et d’assurance pour les navires traversant le détroit d’Ormuz, zone stratégique pour l’approvisionnement mondial en brut.
Sur l’ensemble de la semaine, le Brent affiche néanmoins une progression de +2,6 %, et le WTI de +3,6 %, illustrant une volatilité persistante. Selon Goldman Sachs, la prime de risque géopolitique intégrée actuellement dans les cours avoisine les 10 dollars par baril — une marge qui pourrait grimper si les tensions venaient à s’envenimer.
Par ailleurs, certains responsables iraniens ont publiquement agité la menace d’un embargo sur le détroit d’Ormuz, ce qui, selon plusieurs analystes, pourrait entraîner une flambée des prix dépassant les 100 à 150 dollars le baril dans un scénario extrême.
Alors que les projecteurs restent braqués sur le Moyen-Orient, les marchés pétroliers naviguent à vue, tiraillés entre la possibilité d’une résolution diplomatique et le spectre d’une guerre régionale ouverte. Pour l’heure, l’espoir d’un dialogue Iran–UE permet de contenir les sursauts haussiers, mais la moindre rupture de cette dynamique pourrait relancer brutalement les tensions sur les prix.