Washington, 5 juillet 2025 – La rupture est désormais consommée entre les deux figures les plus controversées de la scène politico-économique américaine. Samedi, Elon Musk, patron de Tesla, SpaceX et du réseau social X, a officiellement annoncé la création de son propre parti politique, le « Parti de l’Amérique », actant ainsi un divorce spectaculaire avec l’ancien président Donald Trump.
« Aujourd’hui, le Parti de l’Amérique est créé pour vous rendre votre liberté », a déclaré Musk dans un message publié sur X, dénonçant un système politique qu’il juge gangrené par « le gaspillage et la corruption ». Le lancement de cette formation politique intervient à peine un mois après une violente querelle publique entre les deux hommes, marquée par une série d’échanges acerbes sur les réseaux sociaux.
Longtemps considéré comme un allié stratégique de Trump, notamment sur les questions de déréglementation technologique et de suprématie américaine, Elon Musk a pris ses distances avec le président républicain dès le début du mois de juin. La cause immédiate de la rupture : le soutien de Trump au « Big Beautiful Bill », une loi budgétaire colossale adoptée le 4 juillet, que Musk a qualifiée de « honte absolue » menaçant l’avenir économique des États-Unis.
Alors qu’il achevait sa mission à la tête du DOGE (Département de l’efficacité gouvernementale), Musk a tiré à boulets rouges sur le texte, estimant qu’il creusait dangereusement la dette et nuisait à l’innovation, notamment par la suppression progressive des crédits d’impôt pour les véhicules électriques — un secteur vital pour Tesla.
Le milliardaire n’a pas lancé son parti à l’aveugle : il s’est appuyé sur un sondage publié sur X, où plus de 65 % des 1,2 million de votants ont soutenu l’idée d’un nouveau parti centriste, censé représenter « les 80 % d’Américains silencieux » au milieu du spectre politique. Un signal clair, selon Musk, d’un rejet croissant du bipartisme incarné par les Républicains et les Démocrates.
La querelle s’est envenimée jusqu’à l’insulte. Sur Truth Social, Trump a accusé Musk d’« ingratitude », l’accusant d’avoir « perdu la raison » et menaçant de supprimer toutes les subventions et contrats publics liés à ses entreprises. Musk, lui, a accusé Trump d’être impliqué dans l’affaire Epstein, franchissant un seuil inédit dans la confrontation.
Trump, piqué au vif, a rétorqué que Musk regrettait probablement de ne plus avoir accès au pouvoir, affirmant : « Je pense qu’il s’ennuie loin du Bureau ovale ».
Malgré ses ambitions politiques, Elon Musk, né en Afrique du Sud, ne peut pas briguer la présidence américaine, la Constitution exigeant que le président soit un citoyen américain de naissance. Toutefois, cela ne l’empêche pas de vouloir peser dans le débat, voire de jouer un rôle de « faiseur de rois » en influençant une partie de l’électorat centriste et indépendant.