Les prix du pétrole ont connu un net ralentissement ce jeudi, après une forte progression la veille, en raison d’une hausse inattendue des stocks de pétrole brut aux États-Unis et d’un contexte mondial marqué par des incertitudes commerciales et des perspectives d’augmentation de la production.
Le baril de Brent a ainsi perdu 0,77 %, s’établissant à 68,58 dollars, tandis que le West Texas Intermediate (WTI) a reculé de 0,76 %, à 66,94 dollars. Ces reculs interviennent après que les marchés ont été soutenus par des facteurs géopolitiques, notamment la suspension par l’Iran de sa coopération avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et un accord commercial provisoire entre les États-Unis et le Vietnam.
Cependant, la publication par l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA) a révélé une augmentation de 3,8 millions de barils des stocks de pétrole brut américains la semaine dernière, en décalage avec les attentes des analystes qui prévoyaient une baisse. Cette hausse des réserves reflète une demande domestique moins dynamique, notamment une baisse de la consommation d’essence à 8,6 millions de barils par jour, ce qui inquiète à l’approche de la période estivale traditionnellement porteuse pour le secteur.
Par ailleurs, l’incertitude règne sur la politique commerciale américaine, alors que le délai du 9 juillet pour la montée des droits de douane approche sans que des accords concrets soient signés avec des partenaires clés comme l’Union européenne ou le Japon. Ces tensions tarifaires pèsent sur les perspectives de la demande mondiale de carburants.
Sur le plan de l’offre, les membres de l’OPEP+ devraient annoncer prochainement une hausse de leur production de l’ordre de 411 000 barils par jour, renforçant ainsi l’offre sur le marché et limitant la pression haussière sur les prix.
Les analystes restent prudents dans l’attente du rapport mensuel sur l’emploi américain, qui pourrait influencer la politique monétaire de la Réserve fédérale et, par conséquent, la demande énergétique.
Dans ce contexte complexe, les marchés pétroliers naviguent entre facteurs géopolitiques, économiques et techniques, avec une attention particulière portée aux données américaines, clé de voûte de la consommation mondiale.