Le 2 juillet 2025, les prix du pétrole ont enregistré une flambée spectaculaire, propulsés par une conjonction de tensions géopolitiques au Moyen-Orient et un nouvel accord commercial entre les États-Unis et le Vietnam. Le baril de Brent a bondi de 3 % pour atteindre 69,11 dollars, tandis que le West Texas Intermediate (WTI) américain a grimpé de 3,1 % à 67,45 dollars.
Au Moyen-Orient, l’Iran a jeté de l’huile sur le feu en annonçant la suspension de sa coopération avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Une nouvelle loi, adoptée par le parlement iranien, stipule que toute inspection future de ses sites nucléaires devra être approuvée par le Conseil suprême de sécurité nationale iranien. Cette décision, perçue comme une provocation par les États-Unis et Israël, fait suite à une série de frappes aériennes ciblées sur des installations nucléaires iraniennes, attribuées à une coordination israélo-américaine. Téhéran accuse l’AIEA de partialité, affirmant que l’agence sert de prétexte à des interventions occidentales visant à freiner son programme nucléaire.
Ces tensions ont amplifié la prime de risque géopolitique sur les marchés pétroliers. « Bien que l’approvisionnement en pétrole reste stable pour le moment, les investisseurs réagissent à l’incertitude croissante dans une région clé pour l’offre mondiale », explique Giovanni Staunovo, analyste chez UBS. L’Iran, membre de l’OPEP, contribue à environ 3,2 millions de barils par jour à la production mondiale, et toute perturbation potentielle de ses exportations pourrait accentuer la volatilité des prix. Pour l’instant, aucune interruption concrète n’a été signalée, mais la rhétorique belliqueuse et les récentes frappes maintiennent les marchés sur le qui-vive.
En parallèle, l’accord commercial USA-Vietnam, annoncé par Donald Trump, a ravivé l’optimisme. En supprimant certains droits de douane, il vise à contrer l’influence chinoise en Asie du Sud-Est, stimulant les perspectives économiques mondiales. Mais cet enthousiasme a été tempéré par les données de l’EIA, révélant une hausse surprise de 3,8 millions de barils des stocks américains, à 419 millions. La consommation d’essence, en chute à 8,6 millions de barils par jour, inquiète à l’approche de l’été. « Une demande sous les 9 millions de barils en été est un signal alarmant », note Bob Yawger, de Mizuho Securities.
Côté offre, l’OPEP+ prévoit d’augmenter sa production de 400 000 barils par jour dès juillet, portée notamment par une hausse des exportations saoudiennes, la plus forte en un an. Malgré cela, l’offre mondiale reste stable depuis mars, équilibrant un marché sous tension.
Les investisseurs scrutent désormais le rapport sur l’emploi américain, attendu prochainement. Une baisse des taux d’intérêt par la Réserve fédérale pourrait relancer la demande énergétique, soutenant les prix du pétrole dans un contexte toujours volatil.Les prix du pétrole s’envolent face aux tensions géopolitiques et à un accord commercial majeur