Le 4 septembre, les prix du pétrole ont poursuivi leur repli, sous l’effet combiné de la crainte d’une offre excédentaire et de l’attente des décisions imminentes de l’OPEP+. Le Brent de la mer du Nord a cédé 0,6 % à 67,17 dollars le baril, tandis que le West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en octobre a reculé de 0,7 % à 63,53 dollars.
Cette tendance reflète l’inquiétude des investisseurs face à la possibilité d’annuler certaines réductions volontaires de production mises en place par l’OPEP+ depuis avril. L’augmentation récente du quota des Émirats arabes unis de 300 000 barils par jour alimente également les anticipations d’une offre excédentaire au quatrième trimestre, période où la demande mondiale d’or noir est traditionnellement plus faible.
Selon John Plassard, analyste chez Cité Gestion Private Bank, ces ajustements potentiels traduisent la volonté de l’OPEP+ de maintenir ses parts de marché face à l’expansion des producteurs américains, notamment ceux de pétrole de schiste. Toutefois, Alexander Novak, vice-Premier ministre russe et ancien ministre de l’Énergie, a rappelé que le groupe n’avait pris aucune décision avant la réunion cruciale prévue dimanche 6 septembre, démentant ainsi les rumeurs de hausse immédiate de la production.
D’autres facteurs macroéconomiques influencent également le marché. Aux États-Unis, les offres d’emploi ont atteint leur plus bas niveau en dix mois en juillet, renforçant les anticipations d’une baisse prochaine des taux d’intérêt. Par ailleurs, les investisseurs attendent la publication des stocks officiels de pétrole brut pour la semaine se terminant le 29 août, après que l’American Petroleum Institute (API) a signalé une hausse de 622 000 barils.
Sur le plan géopolitique, malgré les déclarations de Donald Trump sur une éventuelle intervention si la Russie ne répondait pas aux attentes concernant l’Ukraine, le marché reste peu impacté pour l’instant. Les analystes jugent la probabilité d’un durcissement immédiat des sanctions limitée.
Ainsi, l’incertitude autour des quotas de l’OPEP+ et la levée progressive des réductions volontaires dominent actuellement le marché, éclipsant temporairement les tensions géopolitiques et pesant sur les prix à court terme. La réunion de l’OPEP+ dimanche 6 septembre sera scrutée de près par les investisseurs, car elle déterminera l’orientation de l’offre mondiale de pétrole.