Le parlement égyptien a décidé lundi d’autoriser le président Abdel Fattah Al-Sissi à envoyer l’armée sur des objectifs de combat à l’étranger pour «défendre la sécurité nationale égyptienne» La réinstallation est intervenue à l’approche de la date de l’opération militaire prévue par le gouvernement mondialement reconnu de l’Accord national (GNA) pour libérer les villes de Syrte et d’Al-Jafra des forces consacrées au maréchal Khalifa Haftar et à ses mercenaires.
Les analystes pensent que cela augmente la possibilité d’un affrontement entre la Turquie et l’Égypte en Libye, déclenchant des spéculations sur des situations possibles dans le cas où l’armée égyptienne se rendrait chez son voisin nord-africain. Comment Ankara va-t-elle répondre à l’intervention de l’Égypte visant l’existence militaire de la Turquie en Libye et son allié du GNA à Tripoli?
Si l’armée égyptienne entre dans la zone libyenne pour aider les forces de Haftar, la crise ne se situerait pas entre l’Égypte et la Turquie, mais entre l’Égypte et la Libye En d’autres termes, le conflit ne sera pas arabo-turc, mais arabo-arabe entre les forces soutenant les révolutionnaires et les mercenaires impliqués dans des activités criminelles de guerre et des infractions graves contre des civils, et les forces authentiques d’un gouvernement fédéral qui représente les individus libyens et est reconnu par l’ONU. Les soldats égyptiens n’auront pas affaire à des soldats turcs, ils affronteront des Libyens, bénéficiaires du célèbre combattant de flexibilité Omar Al-Moukhtar
La Turquie ne souhaite pas de conflit direct avec l’Égypte, ni avec aucune autre nation islamique, quelles que soient les distinctions qu’elles pourraient avoir. Il pense que ce type de conflit diminue les 2 parties incluses et sert les intérêts des autres puissances. De plus, l’armée égyptienne est, après tout, l’armée des individus égyptiens, même si elle a fini par devenir l’instrument des putschistes qui ne représentent pas la volonté des individus. Demain, cependant, l’armée pourrait appartenir à un gouvernement fédéral démocratiquement choisi pour servir les intérêts de l’Égypte et du pays islamique. Néanmoins, la Turquie ne sera pas réticente à répondre à toute attaque contre ses forces en Libye.
De sa part La Chambre des représentants de Tripoli a réitéré son opposition à la décision du Parlement égyptien, qui autorisait l’envoi de soldats hors des frontières nationales. « Nous considérons ce que le Parlement égyptien a établi comme une menace directe à la sécurité nationale, qui viole le droit international », a déclaré le Parlement basé à Tripoli dans un communiqué, le 21 juillet, déclarant également que la disposition révèle l’intention de l’Égypte de saper la souveraineté libyenne. Selon Tripoli, la Libye ne constituera pas une menace pour la sécurité de l’Égypte tant que l’Égypte elle-même n’entrera pas dans le pays avec ses soldats. En outre, pour les députés de Tripoli, les interventions militaires du Caire représentent une attaque contre la souveraineté libyenne et sapent son «autorité légitime». Pour cette raison, la Chambre des représentants a exhorté la communauté internationale à prendre ses responsabilités et à condamner explicitement une telle disposition, tandis que le gouvernement d’accord national (GNA), dirigé par le Premier ministre Fayez al-Sarraj, a été invité à se préparer à répondre à cette menace «politiquement et pratiquement».
En parallèle, le ministre de l’Intérieur du gouvernement d’accord national, Fathi Bashagha , a qualifié la décision du Parlement égyptien de « déclaration de guerre », soulignant que toute force étrangère en Libye serait « des forces hostiles ». La déclaration de Bashagha est venue dans un Tweet du 21 juillet, dans lequel le ministre a également déclaré que ce qui est autorisé par le Parlement égyptien représente une violation à la fois de la Charte de la Ligue arabe et de la Charte des Nations Unies. Par conséquent, selon Bashagha, Tripoli n’hésitera pas à défendre la souveraineté, la sécurité et la liberté de la nation.
L’approbation du Caire est intervenue le 20 juillet et prévoit le déploiement des forces armées égyptiennes «dans le cadre de missions de combat hors des frontières nationales» et, plus précisément, sur le front occidental, laissant ainsi penser à la Libye. Une telle démarche, établie conformément à l’article 152 de la constitution égyptienne et à l’article 130 du règlement intérieur du Parlement, vise à préserver la sécurité du pays face aux «milices armées» et aux «éléments terroristes». Cependant, les Nations Unies ont également exprimé leur inquiétude et ont exhorté le Caire à ne pas « ajouter de kérosène au feu », c’est-à-dire à ne pas alimenter davantage le conflit.
Suite à la décision du Caire, des sources turques ont rapporté que la Turquie prendrait des mesures pour contrer toute ingérence égyptienne en Libye. À cet égard, en demandant à un conseiller du président turc, Yassin Aktay, quelle pourrait être la réaction d’Ankara et son prochain mouvement. Selon Aktay, la Turquie a sérieusement pris en considération ce qui a été établi par le Parlement égyptien, mais pour l’instant, elle ne fait que surveiller les mouvements du Caire dans les territoires libyens. Pour le conseiller, la Turquie est en Libye pour soutenir la stabilité du pays, sur la base des accords de coopération signés avec le GNA, alors que le Parlement égyptien « ne représente pas vraiment la volonté du peuple égyptien ».
Le conseiller a ensuite exhorté la population égyptienne à ne pas considérer la Turquie comme une menace, soulignant que la véritable menace pour le Caire vient de l’est et du sud de la Libye, et non de l’Occident. En outre, Aktay a rapporté, sur la base d’informations reçues de sources extérieures, l’armée égyptienne ne souhaite pas se battre contre les forces turques ou tripoliennes, mais est encouragée par d’autres pays, notamment les Émirats arabes unis (EAU), la France et Israël. En parallèle, le conseiller a souligné que la Turquie ne manquera pas à ses engagements et continuera à respecter l’accord de défense conjointe signé avec Tripoli, révélant qu’il existe des plans politiques et militaires pour faire face à toute menace.