Damas, 17 août 2025 – Le président syrien Ahmad al-Sharaa a réaffirmé son engagement en faveur de l’unité nationale, rejetant toute tentative de partition du pays et dénonçant l’ingérence étrangère, notamment israélienne, dans le sud de la Syrie.
Lors d’une séance de dialogue avec des dignitaires et responsables politiques de la province d’Idlib, retransmise à la télévision d’État dimanche soir, Al-Sharaa a déclaré : « Nous avons renversé le régime dans la bataille pour libérer la Syrie, et nous avons encore une autre bataille à mener pour unifier le pays. Mais cette bataille ne doit pas être menée par le sang et la force militaire. » Il a insisté sur la nécessité de mettre en place un mécanisme d’entente nationale après des années de guerre épuisante.
Ces propos interviennent au lendemain d’une manifestation de masse à Sweida, dans le sud de la Syrie, où des drapeaux israéliens ont été brandis aux côtés de portraits du cheikh druze Hikmat al-Hijri. Les manifestants ont scandé des slogans en faveur de l’autodétermination, dénonçant les violences intercommunautaires qui ont frappé la province en juillet dernier, faisant plus de 1 600 morts.
Al-Sharaa a accusé certaines forces locales de chercher un soutien régional, notamment auprès d’Israël, qualifiant ces démarches de « difficiles et irréalisables ». Il a reconnu que des violations avaient été commises par toutes les parties, y compris des membres de l’armée et des forces de sécurité, et a affirmé l’engagement de l’État à demander des comptes aux responsables.
Les violences à Sweida avaient éclaté le 13 juillet entre des groupes armés druzes et bédouins avant de s’intensifier avec l’intervention des forces gouvernementales et des tribus armées. Ces affrontements ont entraîné des exécutions sommaires et des violations graves des droits humains. Durant la crise, Israël a lancé des frappes aériennes près du palais présidentiel à Damas et du quartier général de l’état-major, invoquant la protection de la minorité druze.
Par ailleurs, Al-Sharaa a abordé la situation dans le nord-est de la Syrie, précisant que les discussions avec l’administration autonome kurde devraient aboutir à un accord. Les mécanismes de mise en œuvre sont encore en discussion, malgré des désaccords persistants qui ont empêché la concrétisation de l’accord signé en mars avec le commandant des Forces démocratiques syriennes (FDS), Mazloum Abdi, sous l’égide des États-Unis.
Cette série de déclarations illustre les défis complexes auxquels la Syrie est confrontée dans sa quête de stabilité et d’unité nationale après plus d’une décennie de conflit. Le pays reste confronté à des tensions intercommunautaires, à l’ingérence régionale et à la difficile réconciliation entre ses diverses composantes politiques et ethniques.