Le ministre grec des Affaires étrangères Nikos Dendias rencontrera le secrétaire d’État américain Mike Pompeo à Vienne le vendredi 14 août pour discuter des tensions en Méditerranée orientale provoquées par le différend entre la Grèce et la Turquie sur l’exploration énergétique. La réunion intervient quelques jours âpres « l’annonce, émis par Ankara » nouvelles opérations dans la région. En particulier, à cette date, le navire de recherche sismique Oruc Reis a quitté le port d’Antalya, sur les côtes méridionales de la Turquie, pour commencer ses activités au large de l’île grecque de Kastellorizo, dans une zone disputée par les deux pays. Le forage se poursuivra jusqu’au 23 août, selon le président turc Recep Tayyip Erdogan. Le ministre des Affaires étrangères d’Ankara, Mevlut Cavusoglu, a ensuite souligné que, d’ici la fin du mois d’août, la Turquie émettra des nuovelicenze pour la « promotion d’autres explorations énergétiques orientale en Méditerranée, dans une « zone entre la Crète et Chypre.
Dendias, pour sa part, a exhorté Ankara à «quitter immédiatement le plateau continental grec» et a assuré que le pays est déterminé à défendre ses droits souverains. Athènes a également appelé à une réunion d’urgence de l’UE pour aborder la question. Le sommet a également été fixé le vendredi 14 août et se tiendra par visioconférence.
Les États-Unis ont exhorté les parties à engager des pourparlers directs afin de résoudre le problème. Le porte-parole présidentiel turc, Ibrahim Kalin, a révélé que les négociations entre la Grèce et la Turquie, étaient en cours depuis environ deux mois avant l’arrêt brutal dû à la signature d’un accord de frontière maritime entre la Grèce et l’Égypte. Le pacte, signé le 6 août par le ministre grec des Affaires étrangères Dendias et son homologue égyptien, Sameh Shoukry, avaient pour objectif de définir les zones économiques exclusives des deux pays en contraste ouvert avec les objectifs d’Ankara dans la région. Le 27 novembre 2019, la Turquie a signé un accord similaire avec le gouvernement libyen d’accord national (GNA), suscitant l’indignation de la Grèce, de Chypre et de l’Égypte, qui ont accusé le président turc Erdogan de violer leurs droits économiques en Méditerranée. En revanche, le leader d’Ankara a déclaré que le récent pacte entre la Grèce et l’Egypte est « sans valeur » et a réitéré que le seul accord valable dans la région est celui avec le gouvernement de Tripoli. Du même avis, le ministre turc des Affaires étrangères Cavusoglu, qui a déclaré, dans une note,
Le mercredi 12 Août, deux avions de combat français et un avion cargo a atterri dans la partie grecque de l’ île de Chypre. Les deux chasseurs de type Rafale et l’avion cargo C-130, appartenant à l’armée de l’air française, serait arrivé à la base aérienne Andreas Papandreou de Paphos dans le cadre d’un accord de coopération entre Paris et Nicosie entré en vigueur le 1er août. Les jets resteront quelques jours à Paphos, pour collaborer avec les forces navales françaises dans la région, et patrouilleront dans la zone économique exclusive revendiquée par l’administration chypriote grecque. Les deux parties prévoient également de mener un exercice militaire aérien en septembre, avec la participation d’autres pays également.
La rivalité énergétique entre la Grèce et Chypre, d’une part, et la Turquie, d’autre part, fait partie de la question chypriote plus large, à savoir le différend entre Nicosie et Ankara sur la souveraineté de l’île, dont le territoire est divisé par la soi-disant «ligne verte» qui sépare la zone administrée par la République de Chypre et habitée principalement par la communauté chypriote grecque de la zone administrée par la République turque de Chypre-Nord et habitée principalement par la communauté chypriote turque. Cette division remonte à 1974, lorsque, à la suite de la tentative de coup d’État des nationalistes chypriotes grecs favorables à l’annexion de l’île à la Grèce, Ankara a envoyé le 20 juillet ses troupes pour protéger la minorité turque. Chypriote dans la partie nord de l’île.