Le Myanmar continue d’être le théâtre d’une violente vague de manifestations. Aux premières heures du samedi 27 mars date de commémoration de la résistance de l’armée birmane , au moins 3 manifestants ont perdu la vie dans la seule ville de Yangon, définie comme la plus grande du pays, tandis que l’armée a démontré sa force le jour des Forces armées, célébré chaque année.
Selon diverses sources médiatiques locales, le bilan des morts comprend entre 12 et 22 civils. Outre les 3 citoyens de Yangon qui ont été abattus, 8 autres personnes ont perdu la vie à Dala, tandis que dans la région de Bago, un manifestant a été tué et 4 autres civils ont été grièvement blessés. La liste des victimes comprend également une fille et un garçon de 13 ans. La première a été abattue à Meikhtila, dans la province de Mandalay, alors qu’elle était chez elle avec sa famille. Le deuxième est décédé à Shwebo, dans la province de Sagaing, après avoir été abattu par un tireur d’élite alors qu’il regardait par la fenêtre de la maison de sa famille.
Le Myanmar est le témoin de manifestations contre la junte militaire, conduisant souvent à des violences. La police a été vue en train de tirer sur des manifestants, ainsi que d’utiliser des balles en caoutchouc, des grenades assourdissantes et des canons à eau pour disperser la foule des manifestants. Selon les informations publiées par l’Association d’assistance aux prisonniers politiques, une association locale de surveillance, au moins 328 personnes ont été tuées depuis le début du coup d’État, tandis que plus de 3 000 citoyens ont été arrêtés.
Dans ce contexte, on pense qu’aujourd’hui, date de commémoration de la résistance de l’armée birmane à l’occupation japonaise pendant la Seconde Guerre mondiale, il pourrait y avoir une nouvelle spirale de violence. Cet événement est perçu comme un point crucial, étant donné que les manifestants eux-mêmes ont déclaré vouloir organiser des manifestations d’une ampleur encore plus grande que celles des jours précédents. De son côté, la junte militaire a mis en garde les manifestants, déclarant qu’ils risqueraient de se faire tirer dans la tête ou dans le dos s’ils redescendaient dans la rue. En effet, l’armée a déclaré qu’elle était déterminée à empêcher toute forme d’obstacle aux célébrations militaires dans la capitale, Naypyidaw. « Vous auriez dû tirer la leçon de la tragédie des morts précédentes »,
Malgré les avertissements, les militants et les manifestants ont été exhortés à manifester contre le gouvernement militaire le 27 mars. « Le moment est venu de lutter contre l’oppression de l’armée », a écrit un activiste, Ei Thinzar Maung, sur Facebook. Des images de milliers de manifestants à Monywa, dans la région de Sagaing, ont été diffusées sur les réseaux sociaux dès les premières heures d aujord’ hui , tandis que des marches et des veillées étaient organisées la nuit précédente dans diverses régions du Myanmar, dont Budalin, à l’ouest de Mandalay, en conjonction avec des raids de l’armée à l’intérieur de maisons ou d’hôpitaux, comme celui de Thingangyun Sanpya. Pendant ce temps, hier , 322 personnes détenues à la suite des manifestations ont été libérées de la prison d’Insein à Yangon,