Le centre-droit Les Républicains s’impose comme un challenger fort d’Emmanuel Macron.
Les électeurs français ont infligé dimanche un net revers au parti d’extrême droite du Rassemblement national au premier tour des élections régionales nationales, anéantissant les espoirs de Marine Le Pen de faire de ce vote un tremplin pour la présidentielle de l’année prochaine.
Un parti de centre-droit, les Républicains, a semblé consolider son emprise sur le pays, se positionnant comme un challenger fort du président Emmanuel Macron, dont le parti centriste traînait dans toutes les régions.
Les agences de sondage ont estimé dimanche que Les Républicains avaient pris de l’avance dans six des 13 régions métropolitaines de France, recueillant environ 30% des suffrages dans tout le pays. En revanche, le Rassemblement national est arrivé en tête dans une seule région et a reçu 20 pour cent du vote global.
Il s’agissait d’une forte baisse par rapport aux résultats du premier tour des précédentes élections régionales de 2015, lorsque le Rassemblement national avait terminé premier dans six régions. « C’est une déception, c’est sûr », a déclaré Louis Aliot, figure de proue du parti, à la télévision de France 2 quelques minutes après la publication des résultats.
Le vote de dimanche a été marqué par un taux de participation record. Environ 34% des électeurs ont voté, ce qui signifie qu’environ 30 millions de personnes sont restées à l’écart. Lors des dernières élections régionales, le taux de participation était de 49 pour cent, alors qu’il y a vingt ans, il était de près de 70 pour cent.
Bien que les élections régionales en France comportent rarement des enjeux politiques élevés, celles de cette année ont été considérées comme un indicateur de la prochaine course présidentielle. Mme Le Pen avait présenté le concours comme une répétition générale pour les élections de 2022, au cours desquelles elle sera très probablement le principal challenger de Macron.
Plusieurs dirigeants des Républicains comptent également sur les élections régionales pour donner une impulsion à une éventuelle candidature présidentielle. Le vote de dimanche a coïncidé avec le premier jour de la levée d’un couvre-feu de huit mois contre les coronavirus.
La campagne politique – qui a été retardée d’un an en raison de la pandémie – a été marquée par des actes de violence contre des dirigeants politiques, des lettres de militaires avertissant d’une guerre civile imminente et des discours incendiaires alimentant les guerres culturelles croissantes de la France.
Le deuxième tour du scrutin dimanche prochain déterminera les résultats définitifs, et les changements de participation entre les deux tours pourraient potentiellement modifier l’élan en faveur d’un parti ou de l’autre. Mais le centre-droit semblait en bonne voie pour réaliser de solides gains.
Dans la région nord des Hauts-de-France, le candidat des Républicains, Xavier Bertrand, s’est imposé dimanche avec 43% des voix. Son principal challenger, Sébastien Chenu du Rassemblement national, est arrivé deuxième avec seulement 24 % des voix, soit environ 16 points de moins qu’en 2015.
M. Bertrand, qui est le candidat sortant, a déclaré lors d’une conférence de presse qu’il avait brisé « les mâchoires du Rassemblement national, leur démagogie, leurs propositions stériles, leur intolérance ».
M. Bertrand a déjà annoncé sa candidature à la présidence, et le vote de dimanche semble certain de donner un coup de fouet à sa campagne.
En revanche, les résultats dans la région Hauts-de-France ont mis en évidence l’échec du parti de Macron, La République en marche, à s’enraciner localement. Le parti n’a recueilli que 8,5% des voix, l’éliminant du prochain tour de scrutin. (Les partis ont besoin d’au moins 10 pour cent des voix pour se qualifier.)
Dans la plupart des régions, le parti centriste de M. Macron s’est classé troisième ou quatrième, derrière les partis traditionnels à droite et à gauche. C’était un coup porté aux ambitions de M. Macron de mettre à l’écart les anciens partis traditionnels du pays au profit de son jeune mouvement politique à cheval sur la droite et la gauche. – New York Times