Des combats féroces se déroulent dans une grande ville afghane, alors que l’on craint qu’elle ne soit la première capitale provinciale à tomber aux mains des talibans. Lashkar Gah, dans le sud de la province d’Helmand, subit de lourds assauts de la part des militants, malgré les frappes aériennes américaines et afghanes persistantes.
Les talibans auraient saisi une chaîne de télévision. Des milliers de personnes fuyant les zones rurales se sont réfugiées dans des bâtiments.
Des centaines de renforts afghans ont été déployés pour combattre les militants. Les talibans ont fait des progrès rapides ces derniers mois alors que les forces américaines se sont retirées après 20 ans d’opérations militaires dans le pays.
Helmand était la pièce maîtresse de la campagne militaire américaine et britannique, et les talibans y gagneraient un coup dur pour le gouvernement afghan.
Si Lashkar Gah tombait, ce serait la première capitale provinciale gagnée par les talibans depuis 2016. C’est l’une des trois capitales provinciales attaquées.
Un commandant militaire afghan dans la ville a averti qu’une victoire des talibans aurait un « effet dévastateur sur la sécurité mondiale ».
Lundi, le ministère afghan de l’Information a annoncé que 11 chaînes de radio et quatre chaînes de télévision de la province d’Helmand avaient cessé d’émettre en raison de ce qu’il a qualifié d' »attaques et de menaces » des talibans.
Les tentatives des militants pour capturer Kandahar, la deuxième plus grande ville d’Afghanistan, se sont poursuivies après que des tirs de roquettes aient touché son aéroport dimanche.
Prendre le contrôle de Kandahar serait une victoire hautement symbolique pour les talibans, leur donnant une emprise sur le sud du pays.
Dans une troisième ville assiégée, Herat, à l’ouest, des commandos gouvernementaux combattent les insurgés après des jours de combats acharnés. Les forces gouvernementales ont repris certaines zones après l’attaque d’un complexe de l’ONU vendredi.
Des vidéos partagées sur les réseaux sociaux semblaient montrer des habitants dans les rues et sur les toits d’Herat criant « Allah akbar »
Alors que les forces gouvernementales luttaient pour contenir les avancées des talibans, le président Ashraf Ghani a imputé le retrait soudain des troupes américaines à l’augmentation des combats.
« La raison de notre situation actuelle est que la décision a été prise brutalement », a-t-il déclaré au Parlement.
M. Ghani a déclaré avoir prévenu Washington que le retrait aurait des « conséquences ».
L’administration du président Biden a annoncé lundi qu’en raison de l’augmentation de la violence, elle accueillerait des milliers de réfugiés afghans supplémentaires qui ont travaillé avec les forces américaines.