Le Royaume-Uni a déclaré que Paris avait libéré la drague à pétoncles britannique, qui avait été saisie dans les eaux françaises entre le 27 et le 28 octobre. Londres a ensuite salué la décision du président français Emmanuel Macron de reporter la mise en œuvre des sanctions contre le gouvernement britannique suite au différend sur l’octroi des licences de pêche. Pendant ce temps, les deux parties envisagent de nouvelles stratégies pour résoudre le différend.
Paris soutient que le Royaume-Uni n’honore pas la partie de l’accord post-Brexit relative à l’accès aux zones de pêche britanniques. Dimanche 31 octobre, le gouvernement français a annoncé qu’à partir de lundi minuit, il réagirait en intensifiant les contrôles sur les camions en provenance de Grande-Bretagne et en empêchant les bateaux de pêche britanniques d’accoster dans les ports français. « A partir de cet après-midi, les discussions ont repris sur la base d’une proposition que j’ai faite au Premier ministre Boris Johnson. Les pourparlers doivent se poursuivre », a déclaré Macron plus tard, en marge de la COP26 qui se tient à Glasgow.
Le différend sur la pêche a culminé avec la saisie de la drague à pétoncles britannique Cornelis Gert Jan, détenu dans les eaux françaises près du port nord du Havre. « Ce n’est pas une guerre, mais une lutte », a déclaré la ministre française de l’Outre-mer, Annick Girardin. Cette décision a démontré la détermination de la France à ne pas reculer dans le différend sur les droits de pêche, après avoir menacé d’imposer de nouveaux contrôles douaniers à la Grande-Bretagne le 26 octobre, à partir du 2 novembre, s’il n’y avait pas de progrès dans les pourparlers sur la question. Cette hypothèse aurait pu créer de graves dommages aux flux commerciaux vers les villes anglaises, déjà en difficulté en raison d’une pénurie de transporteurs routiers. Cependant, le projet français d’imposer des mesures punitives est désormais suspendu, comme l’a précisé Macron, en attendant l’issue de la reprise des pourparlers sur le différend.
Les deux parties sont en désaccord avec le nombre de licences que le Royaume-Uni accorderait aux navires français souhaitant pêcher dans ses eaux territoriales. Plus de 200 permis définitifs ont été accordés à la France par le Royaume-Uni, mais Paris en demande le double. En cas de non-octroi de nouvelles licences, le gouvernement français a menacé de représailles, comme la fermeture de ses ports aux navires de pêche britanniques ou le durcissement des contrôles douaniers sur les marchandises britanniques entrant dans le pays. Les tensions sont montées le 1er novembre, lorsque la ministre britannique des Affaires étrangères, Liz Truss, a souligné que Londres engagerait « absolument » une action en justice dans les prochains jours si la France poursuivait ses provocations. Selon le gouvernement britannique, Paris s’est « comporté injustement » en fixant une date limite pour la délivrance de nouveaux permis de pêche.
Le ministre britannique du Brexit David Frost et le ministre français des Affaires européennes Clément Beaune s’entretiendront jeudi 4 novembre à Paris. La France a assuré qu’aucune sanction ne serait appliquée avant cette réunion. Saluant la décision française de reporter son plan de sanctions contre Londres, le gouvernement britannique a déclaré, par l’intermédiaire de son porte-parole : « Nous sommes absolument prêts à accorder plus de licences si les preuves nécessaires sont fournies ».
La question de la pêche est au centre des discussions sur le Brexit depuis des années, non pas pour son importance économique, mais plutôt pour sa signification politique. Le secteur apporte une petite contribution aux économies française et britannique, mais est une bouée de sauvetage pour certaines communautés côtières.