Les dernières déclarations du Premier ministre polonais concernant l’aide militaire à l’Ukraine suscitent des inquiétudes quant à l’État des relations entre les deux pays voisins. Une série de désaccords récents a exacerbé les tensions, mettant en question la solidarité qui avait été respectée pendant la crise ukrainienne
« Nous ne fournissons plus d’armes à l’Ukraine », a déclaré le Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, lors d’une entrevue avec le réseau polonais Polsat. Cette déclaration a rapidement circulé sur les réseaux sociaux, suscitant une certaine inquiétude, en particulier parmi les Ukrainiens, et donnant lieu à diverses spéculations. Toutefois, il est important de noter que cette déclaration ne comprend qu’une partie de la déclaration complète de Morawiecki. Celui-ci a précisé que, pour l’instant, étant donné qu’une grande partie des ressources militaires avait déjà été envoyées, la priorité était de réarmer l’armée polonaise. Il a également réaffirmé l’engagement de la Pologne à protéger l’Ukraine, soulignant que le centre de Rzeszow, en coopération avec les États-Unis et l’OTAN,
La Pologne a joué un rôle significatif dans l’envoi d’armes à l’Ukraine, expédiant notamment 350 chars et 14 avions de combat Mig-29 au cours des plus de 500 jours de l’invasion. La Pologne a également été à l’avant-garde lorsqu’il s’est agi d’obtenir l’approbation de l’Allemagne pour l’envoi des chars Leopard II en Ukraine. Selon l’Institut de Kiel, la Pologne aurait fourni une aide militaire d’une valeur de 3 milliards d’euros à l’Ukraine jusqu’à la fin de juillet de cette année.
Malgré cet engagement envers l’Ukraine, les déclarations du Premier ministre polonais mettent en lumière les tensions grandioses entre les deux pays voisins au cours des derniers mois. Les désaccords ont commencé en août, lorsque Marcin Przydacz, chef du Bureau de la politique internationale de la Pologne, a suggéré que l’Ukraine devrait faire preuve de plus de reconnaissance envers la Pologne pour son aide. Cette déclaration a conduit le ministère ukrainien des Affaires étrangères à convoquer l’ambassadeur polonais à Kiev, Bartosz Cichocki, ce qui n’a pas été bien accueilli par le gouvernement polonais.
Le vice-ministre polonais des Affaires étrangères, Pawel Jablonski, a également souligné que l’aide de la Pologne était toujours conditionnée par les intérêts nationaux polonais et qu’il existait plusieurs questions sur lesquelles les deux pays ne parviendraient jamais à s’entendre. Ces questions incluent l’exportation de céréales
Un autre élément crucial à prendre en compte est la perspective des élections. Le parti au pouvoir en Pologne, le PiS (Droit et Justice), reste en tête des sondages, mais sa réélection n’est pas garantie. La défense des droits des agriculteurs polonais dans le contexte de la guerre pour l’exportation de céréales ukrainiennes est une stratégie qui pourrait lui valoir des votes. De plus, l’intérêt de la société polonaise pour le conflit en Russie a évolué à mesure que le conflit s’est prolongé. Bien que la Pologne ait accueilli un grand nombre de réfugiés ukrainiens, le PiS a déjà annoncé que l’aide prendrait fin en 2024.