Deux individus, un activiste et un prêcheur, ont été appréhendés à Dakar pour avoir pris pour cible le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, suite à ses récentes déclarations sur l’homosexualité.
L’activiste Bah Diakhaté, arrêté le 20 mai par la Division des investigations criminelles (DIC), a proféré des critiques à l’égard d’Ousmane Sonko dans une vidéo publiée après les propos de ce dernier sur l’homosexualité le 16 mai.
De même, le prêcheur Cheikh Ahmed Tidiane Ndao, placé en garde à vue le 21 mai par les mêmes services, a reproché dans une autre vidéo au Premier ministre ce qu’il considère comme une indulgence envers l’homosexualité.
Les remarques d’Ousmane Sonko le 16 mai ont ravivé le débat sur l’homosexualité au Sénégal, lors de la visite de l’opposant français de gauche radicale Jean-Luc Mélenchon.
En tant que fervent défenseur du souverainisme et du panafricanisme, avec des préoccupations sociales et des valeurs traditionnelles, Ousmane Sonko a critiqué les efforts des nations occidentales pour imposer leur mode de vie aux pays africains et pour promouvoir la légalisation de l’homosexualité, qualifiant cela de « casus belli ».
L’homosexualité est largement réprouvée au Sénégal, où la loi punit de un à cinq ans d’emprisonnement les actes qualifiés de « contre nature avec un individu de même sexe ». Ousmane Sonko demande que les pays occidentaux respectent les spécificités des sociétés africaines, affirmant que « la question des genres n’est pas nouvelle » pour elles et qu’elles la gèrent « à leur manière ».
Si ce phénomène n’est « pas accepté, il est toléré », a-t-il déclaré, soulignant qu’il n’y a jamais eu de persécution à ce sujet au Sénégal ou ailleurs en Afrique. Certains cercles, proches des religieux, des opposants et des militants, ont critiqué Ousmane Sonko pour avoir prôné la tolérance envers l’homosexualité et pour avoir offert à Jean-Luc Mélenchon une tribune pour défendre la cause des minorités sexuelles.