En Turquie, le maire prokurde de Hakkari, dans le sud-est du pays, a été interpellé, démis de ses fonctions de manière temporaire et remplacé par le gouverneur le lundi 3 juin. Le ministère de l’Intérieur a pris cette décision en raison des accusations d’appartenance à une organisation armée terroriste pesant sur lui. Cette destitution constitue la première du genre depuis les élections locales du 31 mars, au cours desquelles le parti pro-kurde DEM a remporté 77 municipalités dans tout le pays. Cependant, ce processus n’est pas nouveau.
Selon le parti prokurde, le DEM, cette situation rappelle des épisodes passés. Mehmet Siddik Akis, élu avec près de 49 % des voix, a été démis de ses fonctions et remplacé par le gouverneur de la province de Hakkari en raison des accusations portées contre lui, remontant à une enquête ouverte il y a dix ans.
Gulistan Kiliç Kocyigit, vice-présidente du groupe parlementaire DEM (ex-HDP), a qualifié cette destitution d’illégale et a appelé l’opinion publique démocratique à réagir. Elle a également invité à un rassemblement à Istanbul pour protester contre cette décision.
Mehmet Siddik Akis est le premier maire pro-kurde destitué depuis les élections, mais le parti estime qu’il ne sera pas le dernier. Après les municipales précédentes de 2019, la plupart des maires du parti avaient été destitués en raison de présumés liens avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et remplacés par des administrateurs nommés par l’État.
Malgré cela, le parti pro-kurde a reçu le soutien clair du principal parti d’opposition turc, le CHP social-démocrate, qui a décidé d’envoyer une délégation à Hakkari pour exprimer sa solidarité avec les manifestants qui protestent contre la décision gouvernementale.