La police kenyane a annoncé mardi avoir arrêté plus de 270 personnes soupçonnées d’avoir commis des crimes lors de nouvelles manifestations contre un projet de loi visant à augmenter les impôts. Ces manifestations ont éclaté dans les principales villes du pays, provoquant une réponse vigoureuse des autorités, qui ont déployé des véhicules blindés et tiré des gaz lacrymogènes sur les manifestants.
Selon un communiqué de la police kenyane publié sur le réseau social X, « les forces de l’ordre à travers le pays ont identifié des suspects arrêtés en train de commettre des actes criminels sous couvert de manifestations. » Parmi les arrestations, 204 personnes ont été appréhendées à Nairobi et ses environs, 35 dans la province de la Côte, 18 dans la région de Nyanza et 11 dans la Vallée du Rift, avec quatre autres dans les régions de l’Est.
Ces récentes manifestations anti-gouvernementales ont mis en évidence une tension croissante au Kenya. La colère s’est intensifiée suite à l’annonce d’un projet de loi fiscal controversé et de nouvelles hausses d’impôts, entraînant une vague de protestations marquées par des violences et des pillages.
Le projet de budget 2024-2025, bien que retiré par le président William Ruto, a agi comme un catalyseur pour un mécontentement plus large contre son administration, élue en 2022
Les manifestations du 25 juin ont été particulièrement violentes, avec la police tirant à balles réelles sur la foule, entraînant la mort de 22 personnes ce jour-là. Depuis le début des manifestations le 18 juin, 39 personnes ont été tuées et 361 blessées. La violence a également conduit à des « disparitions forcées ou involontaires » et à l’arrestation de 627 manifestants, selon la Commission nationale kényane des droits de l’homme (KNCHR).
Le mouvement de contestation est en grande partie mené par des jeunes, qui se sentent marginalisés et frustrés par les conditions économiques et politiques actuelles. Bien que les manifestations aient perdu en intensité après le retrait du projet de budget, elles ont révélé un profond mécontentement et une insatisfaction envers le gouvernement de William Ruto.