La Fédération malienne de football (Femafoot) a suspendu Hamari Traoré, capitaine des Aigles, de toutes les sélections nationales après la publication d’une lettre critiquant sévèrement la gestion du football malien.
Le 2 juillet 2024, la Femafoot a annoncé que le comité exécutif avait décidé de la suspension le 27 juin dernier, citant des « manquements à l’honneur et à la dignité, incitation et fronde contre l’équipe nationale et le football malien. » Traoré, convoqué par la commission disciplinaire, n’a pas répondu à cette convocation.
Les tensions au sein de la sélection malienne s’intensifient depuis plusieurs mois. Après une défaite en quart de finale de la Coupe d’Afrique des Nations et une quatrième place dans leur groupe de qualifications pour le Mondial, le malaise entre les joueurs et les dirigeants s’est accru. La situation s’est exacerbée le 21 juin, lorsque plusieurs internationaux, dont Traoré, ont publié une lettre dénonçant la « mauvaise gestion » et le « manque de professionnalisme » des dirigeants.
Dans cette lettre adressée aux supporters, les joueurs expriment leur frustration face aux résultats décevants de l’équipe nationale et appellent à une réforme urgente : « Nous appelons les cadres de la fédération à prendre urgemment leurs responsabilités pour espérer changer les choses. »
Les tensions ont culminé avec des menaces de boycott des prochains matchs de qualification. Traoré, défenseur de la Real Sociedad, ainsi que les attaquants El Bilal Touré de l’Atalanta Bergame et Lassine Sinayoko de l’AJ Auxerre, ont déclaré qu’ils pourraient refuser de rejoindre la sélection si la situation ne s’améliore pas.
La suspension de Traoré survient à un moment critique pour le football malien. Le 13 juin, la fédération avait déjà limogé l’entraîneur national, Eric Sékou Chelle, après un match nul (0-0) à Madagascar, malgré une supériorité numérique pendant une grande partie de la rencontre.
En attendant que la procédure disciplinaire soit finalisée, la suspension de Traoré reste « à titre conservatoire. »
La Femafoot devra démontrer sa capacité à gérer la crise avec transparence et efficacité, tout en mettant en place des stratégies pour garantir un environnement de travail professionnel et motivant pour les joueurs.