Le Congrès national africain (ANC) a pris la décision radicale d’exclure Jacob Zuma, ancien président sud-africain, de ses rangs après son soutien actif à un parti rival lors des élections parlementaires de mai 2024. Zuma, dont l’expulsion a été annoncée le 29 juillet 2024, avait été suspendu en janvier pour avoir déclaré qu’il soutiendrait le nouveau parti uMkhonto we Sizwe (MK) aux élections générales. En plus de son soutien public, Zuma est devenu leader et porte-parole de MK, contribuant à son résultat électoral significatif.
MK a surpris en obtenant environ 15 % des voix, ce qui a joué un rôle capital dans la perte de la majorité parlementaire de l’ANC pour la première fois depuis la fin de l’apartheid. L’ANC, qui avait remporté 57,50 % des voix en 2019, n’a obtenu que 40,18 % cette fois-ci, la contraignant à former un gouvernement de coalition avec MK, désormais l’opposition officielle.
Le secrétaire général de l’ANC, Fikile Mbalula, a déclaré que la conduite de Zuma, en faisant campagne contre l’ANC tout en prétendant maintenir son adhésion, était incompatible avec les principes de discipline organisationnelle du parti. Mbalula a souligné que Zuma avait mis en cause l’intégrité de l’ANC, exacerbant ainsi les tensions internes.
De son côté, MK a vivement critiqué le processus de l’ANC, qualifiant l’expulsion de Zuma de « graves injustices ». Le parti a annoncé que Zuma se préparerait à contester la décision par voie légale, ayant 21 jours pour faire appel.
Jacob Zuma, dont la présidence de 2009 à 2018 a été marquée par des scandales de corruption et une croissance économique stagnante, avait déjà rompu avec l’ANC après sa démission. Ses tensions avec la direction actuelle, notamment le président Cyril Ramaphosa, ont culminé dans cette crise politique. La décision d’expulser Zuma reflète la profonde division au sein de l’ANC et l’impact des dissensions internes sur la dynamique politique sud-africaine.
En conséquence, l’expulsion de Zuma ne concerne pas seulement la politique interne de l’ANC, mais aussi l’avenir de la politique sud-africaine, où la montée de MK comme force d’opposition pourrait redéfinir les équilibres de pouvoir et les stratégies politiques à venir.