Les élections législatives de cette année ont laissé la France dans une impasse politique, avec une Assemblée nationale fragmentée et sans majorité claire. Pour tenter de surmonter cette crise, Emmanuel Macron envisage deux figures de poids pour le poste de Premier ministre : Bernard Cazeneuve et Xavier Bertrand.
L’ancien Premier ministre socialiste, Bernard Cazeneuve, sera reçu lundi à l’Élysée pour discuter d’une éventuelle nomination à Matignon. Ce rendez-vous marque une accélération des démarches de Macron après 55 jours de crise politique. Cazeneuve, bien qu’ancien membre du Parti Socialiste, a quitté le PS en 2022 en raison de désaccords sur l’alliance avec La France Insoumise (LFI) et d’autres formations de gauche. Son profil modéré pourrait séduire au-delà de la Macronie et limiter les tensions avec la droite et l’extrême droite.
Cependant, Cazeneuve n’est pas sans adversaires. Manuel Bompard, porte-parole du Nouveau Front populaire, a fermement exprimé son opposition, soulignant que Cazeneuve est perçu comme un vestige de l’ère Hollande et n’est pas soutenu par les partis de gauche. Les écologistes lui reprochent également son soutien à l’énergie nucléaire, ce qui pourrait fragiliser la cohésion au sein des formations progressistes.
Parallèlement, Emmanuel Macron rencontrera également Xavier Bertrand, président des Hauts-de-France et membre des Républicains. Bertrand, qui prône un « gouvernement d’urgence nationale », pourrait représenter une alternative de droite pour Matignon. Il est perçu comme un acteur capable de rassembler au-delà de son camp, mais son arrivée pourrait également créer des frictions au sein des Républicains, qui souhaitent se positionner en opposition pour les prochaines élections présidentielles de 2027.
Le temps presse, car un nouveau gouvernement doit être formé rapidement pour préparer le budget de l’État 2025, qui doit être présenté au Parlement avant le 1er octobre. Le ministre démissionnaire des Comptes publics, Thomas Cazenave, a souligné l’urgence de poursuivre les efforts de réduction du déficit, un défi que devra relever le futur Premier ministre.
La nomination d’un nouveau Premier ministre pourrait également inclure un discours de politique générale devant le Parlement en session extraordinaire avant la date limite, afin de garantir un fonctionnement institutionnel normal et transparent. Les négociations et choix à venir seront cruciaux pour déterminer comment Macron pourra rétablir la stabilité politique dans un climat de grande division.