La XIXe édition du sommet de la Francophonie s’est ouverte à Villers-Cotterêts, marquant le retour de cet événement en France après 33 ans d’absence. Réunissant plus d’une trentaine de chefs d’État et de gouvernement, cette première journée a été riche en annonces et en débats sur l’avenir de l’espace francophone et les enjeux mondiaux actuels.
Le retour de la Guinée dans l’OIF L’un des moments forts de cette journée a été l’annonce de la réintégration de la Guinée au sein de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), après trois ans de suspension. Louise Mushikiwabo, Secrétaire générale de l’OIF, a salué cette décision tout en insistant sur les exigences accrues en matière de droits et libertés. Par ailleurs, elle a exprimé son espoir de voir les autres pays suspendus, tels que le Mali, le Burkina Faso et le Niger, suivre le même chemin.
Les absences remarquées Si de nombreux dirigeants étaient présents, l’absence du président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a été particulièrement notable. C’est en effet la première fois qu’un président sénégalais manque un sommet de la Francophonie. Cette absence a suscité des interrogations, alors que le Sénégal joue historiquement un rôle clé au sein de l’organisation.
Le Liban appelle à la solidarité La situation préoccupante au Liban, marqué par le conflit entre le Hezbollah et Israël, a également été abordée. Ziad Makari, ministre libanais de l’Information, a exprimé l’urgence d’un soutien de la part des pays francophones face à la crise humanitaire qui frappe son pays. Il a annoncé qu’il demanderait officiellement ce soutien lors de son intervention le 5 octobre.
La Francophonie, un espace d’influence diplomatique Dans son discours inaugural, le président Emmanuel Macron a réaffirmé le rôle stratégique de la Francophonie, la qualifiant d’« espace d’influence » sur la scène internationale. Il a plaidé pour une diplomatie collective en faveur de la souveraineté et de l’intégrité territoriale des États membres, sans « doubles standards », renforçant ainsi l’idée d’une Francophonie comme acteur diplomatique majeur.
L’appel de Villers-Cotterêts contre les discours de haine en ligne Les pays membres de l’OIF ont également lancé « l’Appel de Villers-Cotterêts », visant à lutter contre les discours de haine à l’ère du numérique. Emmanuel Macron a appelé à la création d’un ordre numérique plus sûr, capable de protéger les citoyens contre la désinformation et les discours haineux, racistes et antisémites.
Une échéance électorale en Tunisie Enfin, la Tunisie, qui avait accueilli le précédent sommet, était représentée par son Premier ministre Kamel Madouri, en raison de la campagne électorale pour la présidentielle du 6 octobre. Ce dernier a réaffirmé le refus de la Tunisie de toute ingérence extérieure, insistant sur l’importance du respect de la souveraineté des États.
Cette première journée du sommet a été marquée par un retour symbolique de la Guinée, des discussions sur des enjeux diplomatiques cruciaux, et une volonté commune de moderniser l’espace francophone face aux défis contemporains, notamment numériques.