Le mercredi 30 octobre 2024, la campagne électorale pour les élections législatives du 17 novembre a été assombrie par un incident violent à Koungueul, au centre du Sénégal. Le convoi du Premier ministre Ousmane Sonko, qui mène la liste du parti Pastef, a été attaqué par des individus qui ont lancé des pierres sur son cortège. Bien que le Premier ministre soit sain et sauf, cet acte a suscité des inquiétudes majeures concernant la sécurité des élections.
L’ancien ministre Malick Gackou, président du Grand Parti, une formation alliée au Pastef, a été gravement blessé, souffrant d’un bras cassé, comme l’a rapporté la presse. Des images publiées par son parti montrent son bras en écharpe et sa manche ensanglantée.
Ousmane Sonko a rapidement condamné cette violence sur les réseaux sociaux, affirmant que » La violence n’a pas sa place dans une élection. A Koungueul, ils ont essayé et ils n’ont fait qu’essayer parce que franchement, attaquer (…) le Pastef est un suicide » ». De son côté, la députée sortante Fanta Sall a indiqué que des militants d’opposition avaient également été agressés par des individus armés, faisant état de plusieurs blessés parmi eux.
Les forces de l’ordre ont réagi promptement pour disperser les agresseurs, sans pour autant les identifier. Par ailleurs, un incident similaire s’est produit la veille lorsque le siège d’une coalition d’opposition à Dakar a été attaqué par des inconnus, entraînant des dommages matériels significatifs.
Ces violences ont suscité la réaction de figures de la société civile, notamment Seydi Gassama d’Amnesty International et Birahim Seck de Transparency International, qui ont exprimé leur indignation sur les réseaux sociaux et appelé au respect du processus électoral.
La situation politique est tendue, alors que le Sénégal se prépare à élire une nouvelle Assemblée nationale suite à la dissolution du Parlement par le président Bassirou Diomaye Faye en septembre. Le Pastef cherche à obtenir une majorité pour permettre au président Faye, vainqueur de la présidentielle de mars, et à Ousmane Sonko de mettre en œuvre leurs ambitions de changement et de réforme de l’État. Le président Faye avait auparavant appelé tous les acteurs politiques à faire preuve de « modération » dans le cadre de ces élections.