.Le 1er novembre 2024, en visite officielle à Moscou, la ministre nord-coréenne des Affaires étrangères, Choe Son Hui, a réaffirmé l’engagement total de Pyongyang aux côtés de la Russie dans la guerre en Ukraine, déclarant que la Corée du Nord soutiendrait son allié russe « jusqu’à la victoire. » Cette déclaration, faite lors d’une rencontre avec son homologue russe Sergueï Lavrov, vient renforcer la coopération militaire entre les deux nations, au grand dam de la communauté internationale.
Lors de la réunion, Choe Son Hui a exprimé sa confiance dans la capacité de la Russie à remporter « une grande victoire » sous la direction du président Vladimir Poutine. Elle a également accusé les pays occidentaux de créer des tensions en Asie de l’Est, ajoutant que la Corée du Nord continuerait de renforcer son arsenal nucléaire pour se protéger contre « la menace hégémonique » de l’Occident.
Les relations entre Moscou et Pyongyang se sont nettement intensifiées depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022. En juin dernier, Poutine et Kim Jong-un ont signé un traité de partenariat stratégique global, scellant une alliance militaire qui pourrait inclure un soutien mutuel en cas d’agression d’un « tiers pays. » Ce partenariat semble désormais avoir des répercussions concrètes sur le terrain, avec des rapports occidentaux indiquant la possible arrivée de milliers de soldats nord-coréens pour renforcer les lignes russes en Ukraine, notamment dans la région de Koursk.
Dans ce contexte, les États-Unis ont intensifié leur aide militaire à l’Ukraine, annonçant un nouveau paquet d’assistance de 425 millions de dollars axé sur la défense anti-aérienne et l’artillerie, afin de contrer cette nouvelle escalade du conflit. Le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, a exprimé ses préoccupations quant à la présence nord-coréenne, craignant qu’elle n’accentue les défis pour Kiev face aux vagues d’attaques de drones russes.
La Corée du Sud, habituellement réservée dans la fourniture directe d’armes à l’Ukraine, pourrait également revoir sa position. La multiplication des actions militaires de la Corée du Nord en Ukraine a suscité un débat interne à Séoul sur un éventuel soutien accru à Kiev.
La visite de Choe Son Hui intervient également dans un climat de tension accru avec l’approche de l’élection présidentielle américaine, alors que la Corée du Nord poursuit ses tests de missiles intercontinentaux. Par ces provocations, Pyongyang réaffirme son intention de continuer à développer sa dissuasion nucléaire, ajoutant une couche de complexité à une situation déjà volatile.
Cette alliance Moscou-Pyongyang, symbolisée par des échanges de toasts entre Poutine et Kim Jong-un devant leurs drapeaux respectifs, illustre une dynamique géopolitique de plus en plus polarisée. À l’heure où l’Ukraine appelle ses alliés à une réponse renforcée face à cette « internationalisation » du conflit, l’Occident se retrouve confronté à un défi majeur pour maintenir un équilibre stratégique en Europe et en Asie.