L’ancien président brésilien Jair Bolsonaro fait face à des accusations graves, la police fédérale ayant recommandé son inculpation pour tentative de coup d’État et complot criminel visant à empêcher Luiz Inacio Lula da Silva de prendre le pouvoir après les élections de 2022. Cette enquête explosive cible également 36 autres personnes, dont des figures clés de son gouvernement.
Selon la police fédérale, Bolsonaro aurait joué un rôle central dans une organisation criminelle cherchant à maintenir son régime au pouvoir par des moyens illégaux. Parmi les accusations figurent l’abolition violente de l’État démocratique de droit, le coup d’État et l’organisation criminelle.
Cette opération, surnommée « poignard vert et jaune », impliquait des plans pour assassiner non seulement Lula, mais aussi le vice-président Geraldo Alckmin et le juge Alexandre de Moraes, connu pour sa lutte contre l’extrémisme politique au Brésil. Les enquêteurs ont révélé que des méthodes comme l’empoisonnement avaient été envisagées.
Mardi, une opération policière a conduit à l’arrestation de cinq personnes, dont quatre militaires et un policier, tous soupçonnés d’être impliqués dans ce complot. Parmi eux, le général de réserve Mario Fernandes, un collaborateur proche de Bolsonaro, et d’autres hauts gradés.
La liste des 37 personnes inculpées inclut également des personnalités influentes de l’ancien gouvernement Bolsonaro, comme Walter Braga Netto, ex-ministre de la Défense et candidat à la vice-présidence en 2022, ainsi qu’Augusto Heleno, ancien ministre du Cabinet de sécurité institutionnelle.
Face à ces accusations, Jair Bolsonaro a dénoncé sur le réseau X une instrumentalisation judiciaire, accusant le juge Alexandre de Moraes d’agir « en dehors de la loi ». Malgré son inéligibilité jusqu’en 2030, il continue de nourrir des ambitions politiques pour 2026.
Ces nouvelles accusations représentent un coup dur pour l’ancien président, dont l’image est déjà ternie par son rôle présumé dans l’assaut du 8 janvier 2023 contre les institutions brésiliennes. La Cour suprême devra désormais transmettre le rapport de la police fédérale au procureur général, qui décidera de l’engagement ou non de poursuites.
Réagissant à ces révélations, le président Lula a exprimé sa gratitude pour avoir échappé à ces tentatives d’assassinat, appelant à construire un Brésil sans « persécution, haine ni discorde ».
Alors que le pays tente de tourner la page sur une période marquée par des tensions extrêmes, ces accusations renforcent les divisions politiques et soulèvent des questions sur l’avenir de Bolsonaro et de ses partisans.