Le 30 novembre 2024, une explosion a endommagé le canal Ibar-Lepenac, un infrastructure essentielle pour l’approvisionnement en eau de milliers de personnes au Kosovo et le refroidissement de deux centrales thermiques vitales. Cette attaque a plongé le pays dans une crise, perturbant gravement l’accès à l’eau potable dans la région et menaçant de paralyser l’approvisionnement énergétique.
Le gouvernement kosovar a rapidement attribué la responsabilité de l’attaque à la Serbie, affirmant qu’elle était orchestrée par des « organisations terroristes professionnelles » soutenues par Belgrade. Selon le ministre kosovar de l’Intérieur, Xhelal Svecla, cet acte de sabotage est « le pire jamais commis contre les infrastructures du pays depuis la fin de la guerre ». Il a ajouté que plusieurs arrestations avaient eu lieu et que des armes et des uniformes militaires avaient été saisis lors de raids.
L’Union Européenne, par la voix de Josep Borrell, a condamné fermement l’attaque, la qualifiant de « sabotage inacceptable contre des infrastructures civiles essentielles ». La France, les États-Unis et la Turquie ont également exprimé leurs préoccupations, appelant à une enquête rapide et à éviter l’escalade des tensions dans la région.
De son côté, Belgrade a rejeté toute responsabilité. Le président serbe, Aleksandar Vučić, a qualifié les accusations de « sans fondement » et a dénoncé une tentative de ternir l’image de la Serbie. Selon lui, ces accusations visent à déstabiliser la région et à compromettre les efforts de paix entre les deux pays.
Les tensions entre le Kosovo et la Serbie restent vives, particulièrement dans le nord du Kosovo, où une importante communauté serbe vit. L’attaque survient dans un contexte déjà fragile, marqué par des affrontements sporadiques et des tensions politiques, notamment en prévision des élections législatives au Kosovo prévues pour février 2025.
Cette situation relance également le débat sur la nécessité de réactiver les négociations entre Belgrade et Pristina, afin de trouver une solution durable à la question du statut du Kosovo, non reconnu par la Serbie.