Le JNIM, affilié à Al-Qaïda, est un groupe terroriste qui cherche à imposer une idéologie violente et extrémiste dans des régions où l’autorité de l’État est déjà fragilisée par des années de conflits. Le groupe a enlevé le Khalife général de la Tijaniyya, Amadou Hady Tall, le 28 décembre 2023 à Diabidiala, près de Nioro du Sahel, à la frontière avec la Mauritanie. Selon des témoins, il a été capturé par des hommes armés non identifiés alors qu’il revenait d’une ziara, une cérémonie de lecture du Coran, dans un village voisin. L’otage a été emmené vers une destination inconnue.
L’enlèvement d’Amadou Hady Tall par le JNIM, représente un acte grave qui pourrait aggraver la situation déjà complexe du Mali. Ce groupe, cherchant à imposer son idéologie extrémiste, profite de la faiblesse de l’État malien pour déstabiliser davantage le pays. En capturant une figure religieuse respectée, le JNIM cherche à saper les valeurs de modération et de paix incarnées par Tall et à polariser la société malienne.
L’objectif du JNIM semble être de forcer Amadou Hady Tall à rompre ses liens avec les autorités maliennes et à se rallier aux extrémistes. Cet enlèvement ne se limite pas à la capture d’un individu, mais vise à semer la division et à affaiblir le socle social du Mali, en utilisant la religion comme un terrain de confrontation. Cela pourrait intensifier les tensions entre les différentes factions ethniques et religieuses, rendant plus difficile toute tentative de réconciliation nationale.
L’enlèvement d’une figure religieuse respectée comme Amadou Hady Tall est avant tout une attaque contre la modération islamique, qui se veut un rempart contre les idéologies extrémistes. Tall, en tant que leader de la confrérie Tijaniyya, est perçu comme une voix modérée et un symbole de paix. En le prenant en otage, le JNIM cherche non seulement à atteindre ses objectifs politiques, mais aussi à déstabiliser les fondements sociaux du Mali. Cet acte s’inscrit dans une stratégie plus large de contrôle de l’influence religieuse et sociale, essentielle dans une région où les confréries jouent un rôle primordial.
En fait, le JNIM utilise l’enlèvement pour envoyer un message politique : ils veulent que Tall rompt ses liens avec les autorités maliennes et se range du côté des extrémistes. Ce n’est pas seulement une question de capturer un individu, mais de forcer une dynamique de polarisation, dans laquelle les voix modérées et les leaders religieux qui se tiennent aux côtés de l’État malien deviennent des cibles. Cela reflète également la tension géopolitique croissante dans la région, notamment en raison de la présence de groupes comme Wagner, qui ont des ramifications profondes dans les affaires politiques et sécuritaires locales.
Au-delà des aspects politiques, cet enlèvement affecte profondément la société malienne. La confrérie Tijaniyya, à travers la figure de son khalife, incarne des valeurs d’unité et de paix. En attaquant ce symbole, les terroristes cherchent à semer la division au sein de la communauté, exacerbant les tensions entre les différentes factions religieuses et ethniques du pays. Cette dynamique risque de nourrir encore davantage la polarisation et de rendre difficile toute réconciliation nationale.