Vendredi, Nicolas Maduro a officiellement entamé un troisième mandat de six ans en tant que président du Venezuela, lors d’une cérémonie dans l’Assemblée nationale. Fort d’un soutien solide de l’armée et d’une administration largement sous son contrôle, il a juré de diriger son pays en promettant « paix, prospérité et égalité ».
Maduro a présenté cette investiture comme une « victoire pour la démocratie vénézuélienne ». Il a défendu la légitimité de son élection face aux critiques de l’opposition, tout en plaisantant sur son rival politique Edmundo Gonzalez Urrutia, qui avait promis de prêter serment à sa place.
Cependant, pour Gonzalez Urrutia et d’autres opposants, cette cérémonie symbolise un « coup d’État ». Depuis un pays voisin, l’ancien diplomate, qui se considère comme le président légitime, a exhorté les forces armées à « désobéir aux ordres illégaux » de Maduro.
Maria Corina Machado, figure clé de l’opposition, a demandé à Gonzalez de rester en sécurité à l’étranger, affirmant que le régime avait intensifié son dispositif sécuritaire pour empêcher toute tentative de retour.
L’investiture de Maduro a reçu un accueil mitigé sur la scène internationale. Alors que des alliés comme la Russie, Cuba et le Nicaragua ont exprimé leur soutien, les États-Unis, l’Union européenne et plusieurs autres pays occidentaux ont fermement condamné ce qu’ils appellent une « inauguration illégitime ».
Washington a renforcé ses sanctions contre le régime vénézuélien et a porté à 25 millions de dollars la récompense pour des informations pouvant conduire à l’arrestation de Maduro.
Kaja Kallas, cheffe de la diplomatie européenne, a déclaré que Maduro n’avait « aucune légitimité démocratique », tandis que le président russe Vladimir Poutine a salué son « leadership courageux » et sa « résilience face aux ingérences étrangères ».
L’investiture s’est déroulée dans un climat de forte tension. Maduro a été escorté par un imposant dispositif militaire et a reçu une allégeance formelle des forces armées et de la police lors d’une cérémonie au camp militaire de Fort Tiuna.
Parallèlement, des ONG locales, comme Foro Penal, ont signalé une intensification des arrestations arbitraires, visant principalement des opposants politiques. Alfredo Romero, président de l’ONG, a rapporté 49 nouvelles détentions depuis le début de l’année.
Alors que Maduro promet un mandat axé sur la prospérité et la paix, le Venezuela reste plongé dans une crise économique, politique et humanitaire sans précédent.
L’opposition, bien qu’affaiblie par la répression, continue de dénoncer un régime autoritaire et appelle la communauté internationale à maintenir la pression. Le Secrétaire général de l’ONU a réitéré son appel à la libération des prisonniers politiques et à la restauration des droits démocratiques dans le pays.
Maduro, quant à lui, semble déterminé à consolider son emprise sur le pouvoir, malgré les défis internes et les critiques croissantes sur la scène internationale.