Le président français Emmanuel Macron a effectué une visite express au Liban le 17 janvier 2025, marquée par son soutien au nouveau président libanais Joseph Aoun et au Premier ministre désigné Nawaf Salam. Ce déplacement, de seulement 12 heures, intervient dans un contexte politique tendu et complexe, avec un pays qui peine à surmonter une vacance présidentielle de deux ans et une crise exacerbée par les tensions entre Israël et le Hezbollah. Macron a exprimé son soutien aux efforts visant à sortir le pays de cette impasse et à restaurer la stabilité, en dépit des nombreux défis politiques et géopolitiques auxquels le Liban fait face.
Lors de son arrivée à Beyrouth, Emmanuel Macron a été chaleureusement accueilli par Joseph Aoun, le président nouvellement élu après une longue période de vacance du pouvoir. Cette visite fait suite à un engagement diplomatique antérieur de la France, notamment au lendemain de la grande explosion du port de Beyrouth en 2020. Lors de cette visite, Macron avait tenté de débloquer la situation politique au Liban, mais la mise en œuvre des réformes nécessaires et la constitution d’un gouvernement stable sont conservées des tâches difficiles. Le contexte régional actuel, notamment l’instabilité liée aux tensions israélo-libanaises et aux activités du Hezbollah, complique encore davantage les efforts pour stabiliser le pays.
La France, en coopération avec l’Arabie Saoudite, a exprimé son soutien à la formation d’un gouvernement « fort », capable de gérer les affaires internes du Liban et de renforcer la souveraineté nationale. Le président français a souligné lors de ses entretiens avec les dirigeants libanais la nécessité de maintenir l’unité du pays et de réaliser les réformes indispensables pour sortir de la crise économique et sociale. Le président Macron a insisté sur l’importance du respect de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU, qui a permis de maintenir un cessez-le-feu fragile entre Israël et le Hezbollah.
La situation au Liban reste précaire. Le Premier ministre sortant, Najib Mikati, a exprimé des préoccupations concernant la situation sécuritaire et politique actuelle, notamment les violations récurrentes des frontières libanaises par Israël. Le pays, déjà fragilisé par une crise économique profonde, doit également gérer des divisions internes exacerbées par des tensions communautaires et confessionnelles.
En particulier, le rôle du Hezbollah, acteur clé dans la politique libanaise mais également une force contestée par de nombreux groupes internes et externes, demeure une question centrale. Le pouvoir du groupe, soutenu par l’Iran, complique la formation d’un gouvernement unifié et la mise en place des réformes nécessaires à la stabilité politique. Le gouvernement actuel, dirigé par Nawaf Salam, devra jongler entre les attentes de la communauté internationale et les pressions exercées par des factions internes rivales.
La France joue un rôle clé dans le maintien de la paix au Liban, en particulier en ce qui concerne l’application de la résolution 1701. Macron a rencontré le général Jean-Jacques Fatinet, chef de la force de paix de l’ONU ( Finul), pour examiner les progrès concernant le cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah. Bien que l’application de l’accord progresse positivement, des tensions subsistent, notamment sur le retrait de l’armée israélienne des zones frontales libanaises. Le président français a exprimé son espoir de voir cette étape franchie avant la fin du mois de janvier 2025.
Dans ses échanges avec les dirigeants libanais, Macron a réaffirmé l’engagement de la France à contribuer à l’obtention de l’aide internationale pour soutenir le Liban et a souligné l’importance de la mise en œuvre des réformes structurelles. Ces réformes sont perçues comme cruciales pour la reconstruction économique et la restauration de la confiance du peuple libanais envers ses institutions.
Emmanuel Macron a également évoqué le rôle stratégique de la France dans la diplomatie régionale. Selon des sources diplomatiques françaises, le président français et le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, ont travaillé ensemble pour soutenir la formation du nouveau gouvernement libanais. L’objectif est d’établir un équilibre entre les différents acteurs politiques et militaires présents au Liban et d’encourager une approche consensuelle pour garantir la paix et la prospérité du pays.