À quelques semaines du sommet de l’OTAN prévu les 24 et 25 juin à La Haye, le secrétaire général de l’Alliance atlantique, Mark Rutte, a lancé un appel solennel à une augmentation drastique des capacités militaires de l’organisation, notamment dans le domaine de la défense aérienne et antimissile. Lors d’une conférence organisée à Londres, il a souligné la nécessité d’un renforcement exceptionnel, estimant qu’il faudrait multiplier par quatre les moyens actuels pour faire face aux menaces persistantes.
Cette demande intervient dans un contexte géopolitique tendu, marqué par la guerre en Ukraine et les actions agressives de la Russie, que Rutte décrit comme « semant la terreur par le ciel ». Selon lui, même si le conflit en Ukraine devait se terminer, les dangers ne disparaîtront pas pour autant. L’OTAN doit donc préparer une défense collective capable de dissuader toute escalade future.
Dans cette optique, Rutte propose une augmentation de 400 % des capacités de défense aérienne et antimissile de l’Alliance. Cela inclut non seulement des systèmes sophistiqués de protection du ciel européen, mais également un renforcement important des forces terrestres. Le secrétaire général a ainsi insisté sur le besoin urgent de « milliers de véhicules blindés, de chars supplémentaires et de millions d’obus d’artillerie », des équipements indispensables pour assurer la sécurité des États membres.
Cet appel intervient alors que le président américain Donald Trump presse les alliés européens et le Canada d’augmenter leur budget militaire à au moins 5 % de leur produit intérieur brut (PIB). Sous peine, avertit-il, de revoir à la baisse l’engagement des États-Unis dans leur défense. Ce seuil ambitieux semble proche d’un accord entre les membres de l’OTAN, qui pourrait être officialisé lors du sommet de La Haye.
Mark Rutte a également salué la récente stratégie de défense dévoilée par le Royaume-Uni, qualifiant ses engagements de « renforcements cruciaux » pour la défense collective de l’Alliance. Londres prévoit notamment la construction de douze nouveaux sous-marins nucléaires d’attaque et la mise en place de six usines de munitions pour mieux réarmer ses forces face aux défis sécuritaires, en particulier ceux posés par la Russie.
Face à ces évolutions, l’OTAN semble déterminée à faire un bond en avant majeur dans ses capacités militaires, afin d’assurer la stabilité et la sécurité de ses membres dans un monde toujours plus incertain.