Des manifestations massives ont éclaté lundi 8 septembre au Népal, provoquant la mort d’au moins 19 personnes et plus de 100 blessés, après que le gouvernement a ordonné le blocage de plus de 20 plateformes de médias sociaux. Ces événements ont conduit à la démission du ministre de l’Intérieur, Lahak, invoquant des raisons morales.
Les manifestations, principalement organisées par des jeunes de la génération Z, se sont concentrées autour du Parlement à Katmandou. Selon les autorités locales, certains manifestants ont incendié une ambulance et lancé des projectiles sur la police anti-émeute. La police a répondu par des gaz lacrymogènes, des balles en caoutchouc et des canons à eau pour disperser la foule. D’après le gouvernement, 17 personnes ont péri dans la capitale et deux autres à Itahari, dans l’est du pays.
Le blocage des réseaux sociaux, dont Facebook, X (anciennement Twitter) et YouTube, a été justifié par le gouvernement comme une mesure pour réguler les plateformes non enregistrées et lutter contre la diffusion de fausses informations, les discours de haine et la fraude en ligne. Les manifestants y ont vu une tentative de museler les voix critiques et de restreindre la liberté d’expression.
« C’est une nouvelle génération de protestations au Népal », a déclaré un manifestant à l’agence Asian News International. Les jeunes, certains en uniformes scolaires, ont défilé avec des pancartes réclamant la levée de l’interdiction et dénonçant la corruption politique. Les manifestations se sont rapidement étendues à d’autres villes, reflétant un mécontentement généralisé face aux promesses non tenues du gouvernement en matière de lutte contre la corruption et de relance économique.
Face à l’ampleur des violences, le Premier ministre KP Sharma Oli a convoqué une réunion d’urgence du cabinet et imposé un couvre-feu jusqu’à 22 heures dans la capitale, étendu au quartier de Singha Durbar, siège du gouvernement. L’armée a également été déployée pour soutenir les forces de l’ordre.
Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme a appelé à une enquête rapide sur ces décès et exhorté le gouvernement népalais à reconsidérer ses mesures restrictives. La situation illustre à la fois la montée d’une jeunesse déterminée à défendre ses libertés numériques et la fragilité de la gouvernance népalaise face aux manifestations populaires.