Le gouvernement du Soudan et le Front révolutionnaire soudanais (FRS), ont signé un accord de paix pour mettre fin à 17 ans de conflit.
Le FRS, une coalition de groupes rebelles de la région ouest du Darfour et des États du sud du Kordofan Sud et du Nil Bleu, a signé l’accord lors d’une cérémonie à Juba, la capitale du Soudan du Sud voisin. L’accord final couvre les principaux problèmes de gestion, tels que la sécurité, la propriété foncière, la justice, le partage du pouvoir et le retour des personnes qui ont fui leurs maisons en raison de la guerre. L’accord prévoit également le démantèlement des forces armées irrégulières et l’intégration de leurs combattants dans l’armée nationale. Cependant, deux factions rebelles ont refusé de participer à l’accord.
Le Premier ministre soudanais, Abdallah Hamdok, et un groupe de ministres se sont envolés pour Juba le 30 août, où ils ont rencontré le président du Soudan du Sud, Salva Kiir. Hamdok a souligné que la signature définitive d’un accord avait pris plus de temps que prévu initialement, après un accord initial conclu en septembre 2019. L’accord est une étape importante vers l’objectif de la junte de transition du Soudan de résoudre les conflits civils dans le pays. Selon les Nations Unies, quelque 300 000 personnes ont été tuées au Darfour depuis que les rebelles ont déclenché un soulèvement contre le gouvernement central en 2003. Le conflit au Sud-Kordofan et dans le Nil Bleu a cependant éclaté en 2011.
Les forces rebelles sont en grande partie constituées de groupes minoritaires non arabes qui se sont opposés à la domination arabe des gouvernements de Khartoum, y compris celle de l’ancien président déchu, Omar el-Bechir.
Le nouveau Premier ministre du Soudan, Abdallah Hamdok, a prêté serment mercredi 21 août en tant que chef du gouvernement de transition, promettant de restaurer la stabilité nationale, de résoudre la crise économique et d’assurer une paix durable. Le chef du Conseil militaire déchu, Abdel Fattah Abdelrahmane al‑Burhan, a plutôt assumé le rôle de président du Conseil souverain, l’organe qui gérera le pays pendant 3 ans et 3 mois jusqu’à de nouvelles élections. Cet organe est composé de 10 membres, 5 nommés par les militaires et 5 par des civils, plus 1 désigné d’un commun accord entre les parties. Le 14 décembre 2019, Omar el-Bechir a été condamné à 2 ans d’emprisonnement pour irrégularités financières et corruption, dans le premier de plusieurs procès auxquels l’homme est appelé à faire face, les différends internes restent non résolus car les milices arabes sont toujours présentes et contrôlent les terres qu’elles ont réussi à s’emparer. Le gouvernement civil de transition, le 11 avril 2019, a promis de mettre fin au conflit, poursuivant des discussions avec certains des groupes rebelles qui s’étaient battus contre le pouvoir central.
Les manifestations contre l’ancien régime avaient commencé le 19 décembre 2018 et avaient conduit en quelques mois au renversement de l’exécutif, évincé du pouvoir le 11 avril, grâce à l’intervention des forces armées. Suite à cet événement, l’armée du pays avait déclaré la mise en place d’un gouvernement militaire de transition, dirigé par le général Abdel-Fattah Al-Burhan. Les manifestants ont cependant continué à descendre dans les rues de la capitale pour protester et exiger que la place soit donnée à un cadre civil. L’accord de paix entre civils et militaires a été signé le 17 juillet et, selon les termes du traité, le nouveau gouvernement, à composition mixte, était censé conduire la transition pacifique vers la démocratie en mettant fin aux conflits en cours et en recherchant pour satisfaire les demandes des citoyens, tournant politique après des années de régime autoritaire.