Au fur et à mesure que les heures passent et que les différents acteurs politiques prennent position, il est de plus en plus évident que le président tunisien, Kais Saïed, saura négocier en position de force la sortie de la crise institutionnelle qui s’est ouverte dimanche dernier en assumant les pleins pouvoirs, destituer le premier ministre et suspendre l’activité du Parlement
Si ses opposants, emmenés par le parti islamiste modéré Ennahda, ont qualifié ses actions de « coup d’État », ils ont choisi ces dernières heures de baisser le ton, écartant ainsi le spectre d’un affrontement civil. Le fait que le Premier ministre limogé, allié d’Ennahda Hichem Mechichi, ait rompu son silence pour accepter sa destitution a également contribué à tempérer les esprits.
A cet égard, le porte-parole parlementaire tunisien Rached Ghannouchi, président du mouvement Ennahda, a déclaré qu’il espérait que le président mettrait un terme à « la voie de la détérioration vers une dictature constitutionnelle ». « Il a dit que la dictature ne produira pas de solution ».
Il ne voit pas que la cible est un parti, Ennahda, mais plutôt un système démocratique qui doit garantir la séparation des pouvoirs. Par conséquent, le mouvement a rejeté les actions du président Kais Saied, et la plupart de l’arène politique refuse de sacrifier la démocratie.
Dans les dernières positions internationales face à la crise tunisienne, le ministère français des Affaires étrangères a déclaré que le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a déclaré à son homologue tunisien Othman Al-Jarandi que la nomination urgente par la Tunisie d’un nouveau Premier ministre et d’un nouveau gouvernement est essentielle.