Le nombre croissant de manifestants soulève la possibilité que les divisions politiques en Tunisie se transforment en affrontements de rue.
Des milliers de Tunisiens opposés à la prise du pouvoir presque total par le président Kais Saied ont manifesté dans la capitale avec une très forte présence policière essayant de les empêcher d’avancer le long de l’avenue centrale Habib Bourguiba.
Une semaine après que des milliers de personnes ont manifesté en faveur de Saied, le nombre croissant de manifestants de chaque côté soulève la possibilité que les divisions politiques tunisiennes se transforment en affrontements de rue entre les deux camps.
La semaine dernière, plus de 8 000 manifestants se sont rassemblés à Tunis pour soutenir Saied, ont indiqué des journalistes de Reuters et de l’agence de presse d’Etat, tandis que le ministère de l’Intérieur a indiqué qu’environ 5 000 y avaient participé.
Une source policière a déclaré qu’au moins 3 000 personnes s’étaient rassemblées au début du rassemblement et que la foule ne cessait de grandir. Des témoins ont déclaré plus tard que plus de 5 000 personnes affluaient vers l’avenue Bourguiba, la principale artère du centre de Tunis.
« Le peuple contre le coup d’État », « Élevez la voix, la révolution n’est pas morte », ont lancé les manifestants anti-Saïed en brandissant des drapeaux tunisiens rouges et blancs.
Beaucoup se sont identifiés comme des partisans du parti Ennahdha, le plus grand parti du parlement désormais suspendu.
Des policiers anti-émeute casqués et vêtus de noir ont été déployés et les manifestants ont été interdits d’accès à un tronçon de l’avenue Bourguiba.
« Le rassemblement est bloqué » et « honte à vous », a crié une voix dans la foule.
« Nous n’accepterons pas le coup d’État. Assez, c’est assez », a déclaré le manifestant Yassin ben Amor.
De sa part Saied a déclaré qu’il engagerait un dialogue avec le peuple tunisien et les représentants de la jeunesse, en particulier des régions, sur l’avenir lors d’une réunion samedi avec le ministre de l’Intérieur par intérim, Ridha Gharsallaoui.