Le gouvernement du Koweït a présenté sa démission lundi, à l’émir Cheikh Nawaf al-Ahmed al-Sabah. À l’heure actuelle, il n’est pas clair si cette décision sera accepter ou non.
La démission du gouvernement, dirigé par le Premier ministre Cheikh Sabah al-Khalid al-Sabah, pourrait inciter l’Assemblée nationale, organe législatif du pays du Golfe, et le gouvernement à sortir de l’impasse sur la réforme fiscale. Cependant, la décision trouve son origine dans la volonté des députés koweïtiens d’interroger le Premier ministre et certains ministres, dont les actions sont mises en doute, notamment en ce qui concerne la gestion de la pandémie de Covid-19.
L’équipe gouvernementale actuelle a reçu l’approbation du Parlement le 30 mars, à la suite d’une crise qui a débuté le 12 janvier. A cette date, le vice-Premier ministre et le ministre de la Défense avaient d’abord remis leurs démissions, puis les autres membres de l’exécutif.
Cependant, le clivage entre le législatif, également récemment formé, et l’exécutif, qui a caractérisé l’année dernière, le pays a continué de poser l’un des plus grands défis pour le chef de l’État. Dans ce contexte, donc, le travail du premier ministre a été remis en cause par le Parlement, qui l’a accusé d’avoir préalablement formé un cabinet non conforme aux résultats des élections.
Malgré cela, le Premier ministre al-Sabah a à nouveau été chargé de former une nouvelle équipe gouvernementale, qui a ensuite été présentée et approuvée par l’émir le 2 mars. Parmi les personnalités déjà présentes dans l’exécutif précédent figuraient Mohammad Abdulatif al-Fares, ministre du pétrole, et Khalifa Hamade, chef du ministère des Finances, tandis que Cheikh Ahmad Nasser al-Sabah a été reconfirmé comme ministre des Affaires étrangères. Parallèlement, il a été convenu de créer deux nouveaux portefeuilles ministériels, le ministère d’État chargé des affaires de promotion de l’intégrité et le ministère d’État des communications et des technologies de l’information.
A ce jour, l’une des réformes les plus attendues concerne la loi sur la dette, qui pourrait permettre au Koweït de se tourner vers les marchés internationaux pour faire face à la crise de liquidité provoquée par la pandémie de Covid-19 et la baisse des prix du pétrole. Notamment, la loi sur la dette publique pourrait permettre au Koweït d’emprunter 66 milliards de dollars sur 20 ans, sur la base d’un projet déjà rejeté par le parlement précédent.
Le gouvernement a approuvé les décrets d’amnistie extraordinaires le 7 novembre, qui ont ensuite été publiés le lendemain, 8 novembre, comme l’a rapporté le président du Parlement, Marzouq al-Ghanim. La loi, également attendue depuis longtemps, affecte principalement les personnes accusées d’avoir pris d’assaut le Parlement lors des émeutes de 2011, y compris les anciens députés qui se sont auto-exilés à l’étranger. D’autres individus auto-exilés sont des dissidents qui ont critiqué l’émir ou les dirigeants. Par al-Ghanim, l’approbation de la nouvelle loi constitue une nouvelle page pour le Koweït, qui montre à quel point l’attention est de plus en plus portée sur les problèmes de la population.