Un ancien ministre de la Justice et responsable du parti islamiste Ennahda a été placé en résidence surveillée sur la base en partie de soupçons de terrorisme, a déclaré lundi le ministre de l’Intérieur, au milieu d’informations selon lesquelles Noureddine Bhiri entame une grève de la faim ou refuse de prendre des médicaments après son transfert à l’hôpital, a déclaré lundi un membre d’une délégation qui lui a rendu visite.
Bhiri, vice-président du parti d’Ennahdha a été arrêté vendredi par des agents en civil et on ignorait initialement où il se trouvait.
« Il y avait des craintes d’actes de terrorisme visant la sécurité du pays et nous devions agir », a déclaré lundi le ministre de l’Intérieur Taoufik Charfeddine à propos de l’arrestation.
Ennahdha avait joué un rôle central dans la politique tunisienne jusqu’à la prise de pouvoir du président Kaïs Saïed l’année dernière.
Dimanche, des militants et un ancien législateur d’Ennahda ont déclaré que Bhiri était dans un état critique et risquait la mort.
Mais la source a indiqué que Bhiri, 63 ans, n’est « pas dans un état critique pour le moment ».
La source, qui a requis l’anonymat, a indiqué à l’AFP qu’une équipe conjointe du groupe tunisien indépendant anti-torture INPT et de la commission des droits des Nations Unies s’était rendue dimanche à Bhiri à l’hôpital de la ville de Bizerte, dans le nord du pays.
Il est « vivant et lucide », et est gardé sous étroite surveillance dans une chambre privée du service de cardiologie de l’hôpital.
Mais depuis vendredi, Bhiri a « refusé de prendre toute nourriture ou médicament, ce qui a entraîné son transfert à l’hôpital », a indiqué la source.
Mondher Ounissi, médecin et membre du bureau exécutif d’Ennahdha, a déclaré dimanche que Bhiri souffrait de plusieurs maladies chroniques, dont le diabète et l’hypertension.
Il a été « privé de ses médicaments » et « sa vie est menacée », a déclaré Ounissi lors d’une conférence de presse, ajoutant que Bhiri prend habituellement 16 comprimés par jour.
Le ministère de l’Intérieur a indiqué vendredi que deux individus avaient été assignés à résidence, sans les identifier. Il a déclaré que cette décision était une « mesure préventive dictée par la nécessité de préserver la sécurité nationale ».
Le président « porte l’entière responsabilité de la vie de . Bhiri », a déclaré dimanche sur Twitter le groupe anti-Saied « Citoyens contre le coup d’Etat ».
Il a indiqué qu’il avait été « transporté d’urgence à l’hôpital dans un état très grave ».
Saïed le 25 juillet a limogé le gouvernement soutenu par Ennahdha et suspendu le parlement, se présentant comme l’ultime interprète de la constitution. Il a ensuite pris des mesures pour gouverner par décret et, début décembre, a promis de poursuivre les réformes du système politique.