Le ministère libanais des Affaires étrangères a condamné vendredi des tirs israéliens sur une position occupée par des casques bleus sri-lankais, marquant un nouveau pic de tensions dans le cadre du conflit en cours. Cette escalade intervient après qu’une attaque similaire a déjà blessé deux soldats indonésiens, provoquant un tollé diplomatique.
Dans la soirée du jeudi 10 octobre, deux puissantes explosions ont secoué Beyrouth, plongeant le centre-ville dans le chaos. Les sirènes des ambulances résonnaient tandis que les rues, autrefois animées, se vidaient rapidement de leurs habitants. Ces bombardements font partie d’une série d’attaques israéliennes ciblant la banlieue sud de la capitale, qui avait été évacuée par ses résidents, entraînant une routine de bombardements de plus en plus fréquente.
Selon des sources proches du Hezbollah, la frappe israélienne visait Wafic Safa, chef de l’appareil sécuritaire du mouvement, connu pour son influence et ses antécédents dans la coordination des échanges de prisonniers avec Israël. Les autorités libanaises rapportent que ces raids ont causé la mort de 22 personnes et blessé 117 autres.
Le Premier ministre libanais, Najib Mikati, a sollicité une résolution de l’ONU pour un cessez-le-feu immédiat, affirmant l’engagement de son gouvernement à respecter la résolution 1701, qui appelle à la cessation des hostilités. De son côté, le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a qualifié les tirs sur les casques bleus de « violation du droit humanitaire international », exigeant que de tels incidents ne se reproduisent plus.
Le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, a également pris position, appelant la communauté internationale à stopper les ventes d’armes à Israël, tandis que la Chine a exprimé de vives préoccupations et a réclamé une enquête sur les attaques visant la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL).
Les raids aériens israéliens, menés sur des quartiers densément peuplés, ont été parmi les plus meurtriers depuis le début de la guerre contre le Hezbollah. Le bilan des victimes s’est alourdi, avec 11 morts et 48 blessés rapportés par le ministère de la Santé libanais.
L’armée israélienne a indiqué avoir demandé aux casques bleus de rester dans des zones protégées avant de procéder à des interventions à Naqoura, signalant une escalade des tensions entre l’armée israélienne et les forces du Hezbollah, qui opèrent à proximité des civils.
En parallèle, l’armée belge a organisé l’évacuation d’une centaine de ressortissants européens, dont des Belges et des Français, alors que la situation au Liban continue de se détériorer. Cette opération fait suite à des agressions récentes contre des journalistes dans le pays, soulignant le danger croissant pour les étrangers sur place.
La situation au Liban reste instable, avec des appels croissants à la désescalade et à la paix dans une région déjà en proie à des conflits prolongés.