Le chef du Hezbollah libanais, Sheikh Naïm Qassem, a déclaré mercredi qu’aucun accord de cessez-le-feu ne serait accepté si celui-ci portait atteinte à la souveraineté du Liban, alors qu’Israël insiste sur une « liberté d’action » contre le mouvement pro-iranien. Cette déclaration intervient dans un contexte d’intenses frappes israéliennes sur Beyrouth et le sud du Liban, aggravant une crise humanitaire et politique déjà dramatique.
Lors d’un discours diffusé mercredi, Sheikh Naïm Qassem a exigé l’arrêt complet des agressions israéliennes et le respect de la souveraineté territoriale du Liban comme conditions essentielles pour envisager une trêve. Cette prise de position intervient alors que l’émissaire américain Amos Hochstein a mené plusieurs rencontres à Beyrouth, notamment avec le président du Parlement Nabih Berri, pour promouvoir un plan de cessez-le-feu.
Naïm Qassem, élu récemment après la mort de Hassan Nasrallah dans une frappe israélienne, a affirmé que les remarques du Hezbollah et celles de Nabih Berri sur la proposition américaine avaient été transmises à l’émissaire. Selon lui, le sort de la trêve dépend désormais de la réponse israélienne et du « sérieux » du Premier ministre Benjamin Netanyahu.
En réponse, le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, a souligné qu’Israël exigerait une liberté d’action contre le Hezbollah en cas de violations supposées d’un futur accord. Cette position reflète une divergence profonde entre les attentes libanaises et israéliennes concernant les termes d’un éventuel cessez-le-feu.
Depuis octobre 2023, le Liban est frappé par des attaques israéliennes intensifiées, incluant des opérations terrestres dans le sud et des frappes aériennes sur la capitale, Beyrouth. Ces dernières ont ciblé des infrastructures civiles et des institutions financières, provoquant selon le ministère libanais de la Santé plus de 3 000 morts et le déplacement de près d’un million de personnes.
Par ailleurs, la FINUL (Force intérimaire des Nations unies au Liban) accuse Israël d’avoir délibérément ciblé son personnel, ajoutant une dimension internationale à ce conflit déjà complexe.
En riposte aux récentes frappes israéliennes ayant causé la mort du responsable média du Hezbollah, Naïm Qassem a menacé de frapper « le centre de Tel-Aviv », une déclaration qui laisse présager une escalade si aucun accord durable n’est trouvé.