Les nouvelles autorités syriennes ont entrepris une opération de destruction d’une quantité importante de stupéfiants, dont un million de pilules de captagon. Le captagon, une amphétamine hautement addictive, a été produit à grande échelle en Syrie sous le régime de Bachar al-Assad, ce qui a permis au pays de devenir un narco-État. Cette drogue, très prisée dans les pays du Moyen-Orient, notamment en Arabie saoudite, au Liban et en Irak, a inondé les marchés de la région pendant des années, et est devenue une source majeure de financement pour le régime syrien.
Le captagon était souvent fabriqué dans des laboratoires clandestins disséminés à travers le pays. La production massive était supervisée par des membres de la famille Assad et des alliés proches du régime, ce qui a conduit à des accusations internationales contre la Syrie. L’industrie du captagon a non seulement alimenté le marché local, mais aussi les réseaux criminels transnationaux. Ce narcotrafic a causé de graves problèmes de santé publique dans les pays voisins, contribuant à l’instabilité de la région.
L’opération de destruction a eu lieu à Damas, dans une ancienne zone sécuritaire sous le contrôle de l’ancien régime. Les forces des nouvelles autorités syriennes ont mis le feu à des stocks de cannabis, de Tramadol, et à des sacs contenant des pilules de captagon. Ce geste symbolique fait partie d’une série de mesures prises après la prise de Damas par une coalition rebelle, dirigée par le groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS), qui a renversé le pouvoir de Bachar al-Assad en décembre 2024.
Les nouvelles autorités, composées en grande partie de groupes rebelles, se sont engagées à éradiquer le narcotrafic qui a prospéré sous le régime d’Assad. La destruction des drogues, en particulier du captagon, fait partie de leurs efforts pour rétablir l’ordre et protéger la société syrienne des effets dévastateurs de cette industrie illicite. De nombreux entrepôts de drogue et sites de production ont été découverts et détruits depuis la prise du pouvoir par la coalition rebelle, dans le but de couper les routes de contrebande exploitées par les anciennes élites au pouvoir.
L’industrie du captagon en Syrie, évaluée à plusieurs milliards de dollars, a joué un rôle central dans le financement du régime d’Assad et dans son maintien au pouvoir. Cette drogue a été utilisée pour sécuriser la loyauté de certains membres des forces de sécurité et des combattants pro-régime, en leur fournissant une source d’adrénaline et de stimulation pour mener des actions militaires.
En détruisant ces stocks de stupéfiants, les nouvelles autorités cherchent à marquer une rupture avec le passé et à rétablir l’ordre dans un pays ravagé par plus de 13 ans de guerre civile. Toutefois, le chemin reste semé d’embûches, car le narcotrafic est profondément enraciné dans les structures économiques et politiques du pays, et les réseaux de production et de distribution sont difficilement contrôlables. Le captagon reste l’un des défis majeurs pour la reconstruction de la Syrie et pour le rétablissement de la stabilité dans la région.