Le 14 février 2025, Beyrouth a été le théâtre d’un acte de violence d’une gravité sans précédent, lorsqu’un groupe de manifestants, principalement des partisans du Hezbollah, a violemment attaqué un convoi de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) près de l’aéroport international. Cet incident tragique survient dans un climat de tensions politiques exacerbées, où les affrontements entre différentes factions libanaises se sont intensifiés, notamment à la suite de la décision des autorités libanaises d’empêcher l’atterrissage d’un avion iranien à Beyrouth.
Les manifestants, furieux et convaincus que cette interdiction marquait une soumission honteuse aux pressions israéliennes, ont vu dans cette décision une attaque frontale contre la souveraineté du Liban. Ils ont perçu cette interdiction comme une humiliation, un affront à l’indépendance du pays, et ont décidé de traduire leur colère par une protestation violente. Leurs actions ont pris une tournure dramatique lorsqu’ils ont bloqué la route menant à l’aéroport pendant deux nuits consécutives, élevant des barricades de pneus enflammés, symbolisant leur mécontentement et leur volonté farouche de perturber toute tentative de compromis avec les puissances étrangères.
Ce climat de colère intense a débouché sur un acte de violence extrême contre un convoi de la FINUL, qui se rendait à l’aéroport. Un des véhicules de la mission a été incendié, bénissant gravement le général de division Chok Bahadur Dhakal, commandant adjoint de la FINUL, qui était en route pour retourner dans son pays après avoir terminé sa mission de maintien de la paix. Cette attaque n’était pas simplement une agression isolée contre des membres de l’ONU ; elle visait à fragiliser l’autorité internationale et à envoyer un message de défiance violente à toute forme d’intervention extérieure. C’était un acte brutal, calculé pour semer le chaos et marquer l’hostilité croissante à l’égard des forces de maintien de la paix.
La communauté internationale a réagi avec une indignation généralisée. L’attaque a été unanimement qualifiée de violation flagrante du droit international, mettant en péril la stabilité fragile de la région. La FINUL a exigé une enquête immédiate et approfondie, insistant sur le fait que de telles agressions contre des missions de maintien de la paix peuvent constituer des crimes de guerre. La présence internationale au Liban, déjà fragile, a été à nouveau remise en question par des acteurs internes dont la volonté de se libérer de toute influence extérieure semble prendre le pas sur la recherche d’une solution pacifique.
Le gouvernement libanais, sous pression, a exprimé une condamnation ferme de l’attaque et un promis d’agir sans relâche pour traduire les responsables en justice. Cependant, cette promesse de justice semble presque dérisoire face à la réalité du terrain. Les fractures internes du pays sont de plus en plus profondes, exacerbées par l’influence croissante de puissances étrangères – l’Iran et Israël – qui alimentent le feu des tensions politiques. Le Premier ministre libanais, Nawaf Salam, a affirmé qu’il n’y aurait aucune tolérance envers les perturbateurs de l’ordre public, et l’armée libanaise s’est engagée à traquer les auteurs de l’attaque. Mais face à l’ampleur de la division et de la violence interne, la question demeure : jusqu’où le Liban pourra-t-il tenir avant que la situation n’éclate en un chaos total ?
Cet incident tragique souligne la fragilité extrême de la situation politique au Liban. Les forces de maintien de la paix, censées être des symboles de la stabilité internationale, sont désormais perçues par certains comme une menace à l’indépendance du pays. L’attaque contre le convoi de la FINUL n’est pas simplement un acte isolé de violence ; elle symbolise la dégradation des relations internes au Liban et l’intensification de l’ingérence étrangère. Loin d’être une solution, la présence des Casques bleus semble être devenue une cible pour ceux qui refusent tout compromis avec des puissances étrangères. Pourtant, cette ingérence est devenue indispensable face à l’ampleur des conflits internes et des luttes de pouvoir.